Agustin Galiana : «Quand je chante, je me sens presque toréador»

Alors qu'il rencontre le succès grâce à la série ‘Clem', Agustin Galiana revient à l'une de ses premières passions, la chanson. En collaboration avec l'auteur-compositeur Nazim Khaled (Kendji Girac, Amir, Florent Pagny…), il sort un album en français gorgé de soleil.
par
Camille
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Après le succès de la série ‘Clem' et votre victoire dans ‘Danse avec les stars', pourquoi ce retour vers la chanson?

«Je me suis mis à la chanson en 2007. C'est mon troisième album, mais mon premier en français. Mon dernier est sorti en 2014. J'avais envie depuis longtemps d'en sortir un autre mais j'attendais juste de rencontrer quelqu'un pour mettre le projet en route. Tout ça, c'était bien avant ‘Danse avec les stars'».

Vous n'aviez pas peur de perdre votre crédibilité en vous lançant dans plusieurs domaines?

«Non, je joue et je chante comme Louane, Brel, Johnny Hallyday, Bruel, Vianney… Ce sont des artistes que j'admire. Mais ça implique de patienter pour attendre les bonnes propositions. Le problème, c'est que je suis quelqu'un de très impatient. J'ai passé quatre ans en Espagne sans que l'on m'appelle pour me proposer du travail. Quand tu as beaucoup galéré, comme c'est mon cas, ma première pulsion est de dire oui tout de suite sans réfléchir. J'ai peur qu'un jour je n'ai plus de travail comme maintenant.»

Pourquoi avoir choisi la France après votre période difficile en Espagne?

«La France, c'est à côté de la maison et je rêvais d'y aller. Mon papa était prof de français mais il ne m'a jamais parlé un mot de cette langue. Je lui en ai voulu pendant pas mal de temps mais ça m'a aidé à fantasmer la France, à vouloir apprendre le français et à venir ici.»

D'où le choix d'un album en français?

«Oui, en habitant en France, je ne pouvais pas faire un album complètement en espagnol. En tant que comédien, les mots et les paroles sont très importants. C'est pour ça que j'ai mis du temps à sortir un troisième album.»

Quel message vouliez-vous faire passer à travers ces mots?

«Que l'amour, c'est la base de la vie. Si je ne pars pas vivre en Espagne, c'est parce que je sens que je suis aimé et accepté en France.»

Et pourtant, à 40 ans, vous semblez profiter pleinement de votre succès, quitte à sacrifier votre vie privée et amoureuse.

«C'est vrai, mais j'avais envie d'avoir une période de rythme frénétique de travail. C'est important pour moi d'être focus dans le boulot.»

Comment pourriez-vous décrire cet album?

«C'est un album pour avoir l'été pendant toute l'année (rires). C'est un album très personnel, avec des rythmes latinos, des sonorités hispanisantes, beaucoup de guitare et même des castagnettes. J'essaie de ramener le soleil, l'ambiance, la passion, la fierté espagnole, la fête, les vacances… Quand je chante les chansons, je me sens presque toréador.»

Déclaration, aventures, passion… Vous y parlez d'amour en évoquant plusieurs situations. Vous vous êtes inspirés de votre propre expérience?

«La plupart du temps, oui. Dans la chanson ‘On ne compte pas', je cite beaucoup de prénoms de filles. En fait, ça parle d'un moment de ma vie où je n'arrêtais pas d'aller de fleur en fleur parce que je n'étais pas bien dans ma peau.»

La scène, c'est quelque chose qui vous fait rêver?

«C'est ça que je veux. J'ai commencé à faire de la musique et terminé mon premier album parce que j'avais très envie de monter sur scène. Et avec celui-ci c'est pareil. Je sens que j'ai quelque chose à rendre au public français, je veux rencontrer les gens qui m'ont soutenu pendant ‘Danse avec les stars' et qui m'ont adopté quand ils m'ont vu dans ‘Clem'.»

L'étiquette de beau gosse de la série ‘Clem' et de ‘Danse avec les stars', c'est un avantage dans le métier?

"Ou alors c'est l'impression que j'ai eue quand tout s'est arrêté pour moi. J'avais perdu complètement confiance et c'est la France qui m'a fait me rendre compte que j'étais légitime en tant que comédien et que je pouvais être à la hauteur pour jouer avec Victoria Abril (Caroline Boissier dans ‘Clem', ndlr.) Aujourd'hui, on commence à me donner l'étiquette d'un séducteur, d'un latin lover alors que je me sens comme quelqu'un de très normal.»

Comment voyez-vous votre avenir dans la série après le départ de Victoria Abril?

«Je pense que quelque part je suis le relais de Victoria. C'est peut-être prétentieux de ma part de dire ça mais je sens que c'est moi qui vais apporter le côté espagnol et qui vais être le ‘claro que si' de la série (rires). ‘Clem', c'est la série qui m'a vu renaître comme comédien donc longue vie à Adrian (son personnage dans la série, ndlr). D'ailleurs, on commence le tournage le 22 octobre pour la nouvelle saison.»

Et si on vous proposait de faire carrière en Espagne, vous y retourneriez?

«Je retournerai faire le projet et je reviendrai ici (rires). Mais sinon je reste en France, je ne repars plus. Je me suis senti rejeté par mon pays. Là je me sens aimé en Belgique et en France. Je ne vais pas partir en Espagne quand la France m'a donné l'opportunité de ma vie à 40 ans. En plus, je me suis dépassé, j'ai appris une langue, je me suis incrusté dans la société française alors que pour moi, ce n'était pas facile. Même si quelque part ça me fait de la peine aussi de me dire que je ne vais plus rentrer en Espagne. Mais les choses ne sont pas noires ou blanches.»