A Bagdad, une jeune femme sauve les animaux des rues grâce à Facebook

Dans une capitale irakienne abîmée par des années de violences meurtrières, chiens et chats sont loin d'être une priorité pour les Bagdadis. Mais ils peuvent compter sur un nouvel ami fidèle: les réseaux sociaux.
par
ThomasW
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Il y a une dizaine d'années, des milliers de chiens errants avaient été abattus à l'arme automatique lors d'une campagne lancée notamment à Bagdad car la municipalité jugeait que la capitale en était infestée. Aujourd'hui encore, beaucoup sont victimes de maltraitances.

Mobilisation sur Facebook

Décidée à agir pour aider ces compagnons à pattes, Assan Attallah a créé il y a trois mois avec une amie la page Facebook «Animal adoption» qui sert de plateforme, photos et informations à l'appui, pour mettre en relation des personnes recueillant des animaux dans la rue et d'autres disposées à les adopter.

«Beaucoup de gens achètent des animaux domestiques à des prix exorbitants. Pourquoi ne pas plutôt recueillir ces animaux errants (...) et les faire adopter?», dit cette étudiante en école d'agriculture tout en jouant avec des chiots dans une animalerie de Bagdad.

«J'ai lancé ce projet car je voyais les animaux se faire maltraiter, les gens allant même jusqu'à les empoisonner ou les tuer», fait valoir cette jeune femme de 22 ans, jean et t-shirt gris.

Les difficultés pour une femme de sauver des animaux dans la rue

Assan Attallah a choisi les réseaux sociaux pour mener à bien son projet car, confie-t-elle, «il est difficile pour une femme dans une société conservatrice de secourir des animaux dans la rue».

«Nous avons reçu il y a peu un message disant qu'il y avait 11 chiens à Sadr City ayant besoin d'être adoptés, faute de quoi ils seraient tués. Nous avons réussi à en faire adopter six jusque là», explique-t-elle, en référence à ce quartier pauvre et populaire de Bagdad.

Bien qu'elle ait réussi jusqu'à présent à placer 25 animaux, elle reconnaît que son projet suscite souvent de l'incompréhension voire du rejet. Quand elle le présente, beaucoup de personnes lui rétorquent qu'elle ferait mieux d'aider les personnes dans le besoin. «Pourquoi aidez-vous les animaux? Ils n'ont pas de sentiments, ils ne comprennent pas, il y a des choses bien plus importantes», entend-elle à longueur de journée.

AFP PHOTO / SABAH ARAR