Bart De Wever veut inverser la sortie du nucléaire grâce à une majorité alternative, le CD&V refuse
En 2018, le gouvernement fédéral de l'époque s'est engagé à fermer les dernières centrales nucléaires belges d'ici 2025. Bien que des discussions aient eu lieu ces dernières années sur la faisabilité de cette sortie du nucléaire et sur le coût des alternatives, telles que les centrales au gaz, le nouveau gouvernement s'en tient à la sortie du nucléaire. L'accord de coalition stipule qu'une évaluation sera effectuée en novembre de l'année prochaine. En cas de «problèmes imprévus», le gouvernement peut prendre des mesures pour sécuriser l'approvisionnement énergétique. Une activation limitée des centrales nucléaires est alors l'une des options.
Mais la semaine dernière, l'opérateur Engie Electrabel a annoncé qu'il abandonnerait de futurs investissements pour une éventuelle prolongation de leur durée de vie. Selon l'opposition, la solution d'urgence s'effondre donc de facto.
"Pollution et hausse des prix"
Le président de la N-VA, Bart De Wever, veut se débarrasser de la sortie nucléaire, a-t-il déclaré sur Radio 1. Selon lui, la Belgique deviendra bientôt «le producteur d'énergie le plus polluant d'Europe, après la Pologne» et la fermeture des centrales nucléaires sera accompagnée par «d'énormes hausses de prix» pour les consommateurs et les entreprises et l'incertitude sur l'approvisionnement énergétique.
M. De Wever propose donc une majorité alternative à la Chambre pour renverser la loi sur la sortie du nucléaire. Selon lui, les partis de la «bulle des cinq» avec laquelle il a négocié une nouvelle coalition fédérale (N-VA, PS, sp.a, CD&V et cdH) sont tous contre la sortie du nucléaire, et il y a donc une majorité à trouver au Parlement. Mais les socialistes et le CD&V sont maintenant dans la coalition Vivaldi avec les libéraux et les Verts.
«J'ai dit 'Gardons les centrales nucléaires ouvertes' et trois secondes plus tard, j'ai eu un accord, ce sont les négociations les plus faciles que j'aie jamais faites», selon Bart De Wever. «On sait que c'est totalement irresponsable, mais on est maintenant entraînés dans l'abîme par les Verts. Je pense que ces partis sont tombés de leurs sièges en raison de la dextérité de Tinne Van der Straeten (ministre de l'Énergie, Groen), qui connaît très bien le dossier, pour manuvrer très rapidement».
Bart De Wever assure qu'il ne demande rien en échange de l'offre. «On peut obtenir nos votes. Nous sommes le plus grand parti, il y a des tonnes de sièges à avoir, et je les offre généreusement», a-t-il déclaré.