Belgique : Des livres numériques pour lutter contre l'illettrisme

Fournir des livres aux enfants et à leur famille pour améliorer leurs conditions de vie: voilà le projet Worldreader Mobile lancé en 2009. Après avoir facilité l'accès à la lecture dans les pays d'Afrique anglophone, Worldreader Mobile s'engage notamment avec un distributeur bruxellois de livres numériques pour étendre leurs activités aux lecteurs francophones.
«La raison d'être de Worldreader part d'un constat: des centaines de millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à la lecture. Cela a des conséquences sur la capacité à créer un meilleur futur pour elles-mêmes», explique Jean-David Kouassigan, en charge des relations Partenaires Francophones de Worldreader. Selon l'Unesco, 740 millions de personnes dans le monde sont illettrées et 250 millions d'enfants en âge d'aller à l'école primaire ne disposent pas des compétences de lecture et d'écriture.
Pour permettre un accès à la lecture dans des pays où le livre papier est difficilement accessible au plus grand nombre, les deux co-fondateurs l'ONG se sont appuyés sur les nouvelles technologies pour essayer de faciliter l'accès à la lecture de la population. «Nous finançons la mise à disposition des tablettes dans les écoles grâce à des donateurs privés ou des organismes d'aide au développement», développe Jean-David Kouassigan.
Concrètement, l'ONG Worldreader travaille avec des maisons d'édition pour mettre à disposition des enfants et de leur famille des livres numériques via des tablettes ou une application mobile disponible gratuitement sur le site de l'ONG et qui permet d'accéder aux ouvrages grâce à une connexion internet.
L'organisation travaille principalement en Afrique mais il existe également des programmes en Inde. «Nous sommes par ailleurs en train de mettre en place de futurs projets en Amérique latine.»
Etendre aux lecteurs francophones
«Jusqu'au jour d'aujourd'hui, Worldreader s'est développé essentiellement dans des pays anglophones tels que le Kenya et le Ghana. Depuis un an, nous déployons nos efforts pour étendre nos activités aux pays francophones.» Ce nouvel objectif passe surtout par la constitution d'une bibliothèque d'ouvrages en français. «C'est pourquoi Worldreader a commencé à travailler avec notamment Primento en Belgique.» Primento est un distributeur de livres numériques basé à Bruxelles. Ensemble, ils ont lancé la première phase du projet début décembre grâce aux soutiens d'une dizaine d'éditeurs, dont huit belges. Aujourd'hui, ils aimeraient étendre la collaboration à d'autres éditeurs.
Worldreader ne travaille pas seulement avec des éditeurs étrangers. L'ONG met également en avant les éditeurs et les auteurs locaux. «Je me suis rendu à plusieurs reprises en Afrique chez des éditeurs francophones. Le but est de rencontrer des auteurs locaux, comme nous l'avions fait pour les pays anglophones.» Worldreader veut que leur catalogue soit diversifié et adapté aux goûts des lecteurs.» L'ONG négocie donc avec les éditeurs une licence leur donnant le droit de diffuser certains ouvrages sur ses plateformes technologiques durant un laps de temps déterminé. Le catalogue de Worldreader est donc sans cesse en mouvance: des titres apparaissent, d'autres disparaissent.
Ph. AFP / J. Macdougall