Crash en France: L'Airbus A320, un avion fiable et à succès, produit en partie en Belgique

La famille des Airbus A320, dont un exemplaire de la compagnie allemande Germanwings s'est écrasé mardi matin en France, avec 150 personnes à son bord, est l'appareil-vedette du constructeur européen Airbus et l'avion monocouloir moyen-courrier le plus vendu au monde, avec un total de plus de 11.500 commandes à ce jour et plus de 6.100 exemplaires en opération. L'avion biréacteur, partiellement produit en Belgique, est réputé pour sa grande fiabilité.
Selon Airbus, un avion de la famille A320 (A318, A319, A320 et A321) décolle ou atterrit toutes les 2,5 secondes autour du globe. Airbus produit chaque mois 42 exemplaires de l'A320, dont la ligne d'assemblage finale se trouve à Toulouse (France), et a prévu de faire passer cette cadence de production à 46 appareils par mois en 2016. La capacité des appareils varie de 100 places pour l'A318 à 185 places. Fin 2015, Airbus devrait commencer les livraisons de ses premiers A320neo, une version remotorisée permettant un gain de 20% de consommation de carburant par siège par rapport à la version classique.
Produit partiellement en Belgique
L'A320 est partiellement produit en Belgique puisque des entreprises comme la Sonaca, basée à Gosselies (Charleroi), Asco (Zaventem) et BMT Aerospace (Oostkamp), interviennent dans la fabrication de la partie mobile des ailes des avions. Fin 2011, la Sonaca fêtait la livraison de son 5.000e jeu de bords d'attaque pour l'Airbus A320. A Liège, la société Techspace Aero participe également au programme Airbus, en réalisant le compresseur basse pression et des éléments de lubrification de l'un des deux types de moteurs qui peuvent équiper l'A320.
Une dizaine d'accidents
L'A320 est considéré comme un avion particulièrement fiable et le pendant de son concurrent américain, le Boeing 737. Depuis sa mise en service en 1988, l'A320 a connu une dizaine d'accidents, selon un décompte de l'AFP. "C'est un avion complètement éprouvé, hyper fiable, très présent dans les flottes moyen-courrier en Europe et utilisé dans le monde entier. C'est un appareil dans lequel je monte les yeux fermés", résume Pierre Fernemont, responsable du développement à l'aéroport de Lille.
A ses débuts, il avait connu quatre accidents mortels en cinq ans, le premier en juin 1988 à Mulhouse Habsheim dans l'est de la France, où l'avion volait trop bas lors d'une démonstration (trois morts), le deuxième lors d'une approche ratée de l'aéroport de Bangalore en Inde (92 morts en février 1990). Le troisième s'était produit en janvier 1992, également sur une approche ratée, au Mont-saint-Odile près de Strasbourg dans l'est de la France (87 morts), tandis que le 14 septembre 1993, un appareil de la compagnie allemande Lufthansa avait pris feu lors de son atterrissage à Varsovie, faisant deux morts et 54 blessés.
En août 2000 à Bahreïn, un A320 de Gulf Air avait raté son approche, faisant 143 morts. En mai 2006 à Sotchi (Russie), un appareil d'Armavia s'était écrasé lors d'une approche sans visibilité (113 morts), et à Sao Paulo en juillet 2007, un avion de la TAM avait raté son atterrissage sur une piste mouillée avant de percuter un bâtiment de l'aéroport (187 morts plus 12 dans le bâtiment). En novembre 2008, c'est un A320 d'Air New Zealand qui s'était abîmé en Méditerranée lors d'un vol de vérification, tuant les sept hommes à bord. L'enquête avait conclu à une erreur de pilotage et un défaut d'entretien de l'avion ayant provoqué la chute de l'appareil au large des Pyrénées-Orientales.
En juillet 2010, un A321 de la compagnie pakistanaise Air Blue s'était écrasé dans les collines proches d'Islamabad par mauvaise visibilité, tuant les 152 personnes qui se trouvaient à bord. Plus récemment, le 28 décembre 2014, un A320 de la compagnie AirAsia s'est écrasé en mer de Java, faisant 162 morts. L'enquête est en cours pour déterminer les causes de l'accident.