Des Belges développent un avion bombardier d’eau qui pourrait remplacer le Canadair

Les récents feux de forêt en France ont permis de pointer du doigt la flotte vieillissante de Canadair dans l’Hexagone. La start-up belge Roadfour travaille sur Seagle, un nouveau modèle qui pourrait le remplacer.

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Les incendies qui ont ravagé des milliers d’hectares en France ont permis de mettre l’accent sur le matériel dont dispose le pays pour lutter contre ces feux de forêt. L’Hexagone dispose d’une flotte de 19 avions bombardiers d’eau: 12 Canadair CL415 capables d’emporter jusqu’à 6 tonnes d’eau et sept Dash qui peuvent embarquer jusqu’à 10.000 litres d’eau.

Un besoin européen

Mais les Canadair français ont en moyenne 24 ans et les coûts de maintenance explosent. «Le besoin d’avions supplémentaires, il y a fort à parier que ce ne soit pas qu’un besoin français mais un besoin européen, vu l’été qu’on est en train de passer. Comme ce marché est très concentré, il faut compter plusieurs années pour se faire livrer», a indiqué à Francetvinfo Arnaud Aymé, spécialiste des transports chez Sia Partners.

Seagle, un avion bombardier d’eau belge

Mais alors que la Belgique ne dispose d’aucun Canadair, des Belges travaillent depuis quelques années sur le développement d’un avion bombardier d’eau. Son nom? Seagle.

Les ingénieurs de la start-up belge Roadfour ont imaginé un avion high-tech capable d’accueillir un équipage de quatre personnes, doté d’un cockpit «bulle» et équipé de vision nocturne. Il est surtout capable de contenir jusqu’à 12.500 litres d’eau, soit deux fois plus que le Canadair.

60 millions € l’exemplaire

Le projet est ambitieux mais ce n’est encore demain que le Seagle éteindra les feux en Europe. En effet, la start-up a besoin d’une dizaine de commandes pour lancer le développement de l’appareil. Il faut compter environ 60 millions € l’exemplaire. Un prix conséquent mais que l’Union européenne serait prête à prendre en grande partie en charge. La RTBF indiquait l’été dernier que l’UE, via son programme RescEU, prévoyait de financer à hauteur de 90% la construction d’une douzaine d’appareils qui seraient confiés à des États membres, à condition qu’ils puissent être mobilisables ailleurs en cas d’urgence, notamment dans le pourtour méditerranéen.