Des élèves de rhéto lancent Crick'eat, des biscuits à base de farine d'insectes

On le sait, la lutte contre le changement climatique exigera de revoir notre consommation de viande à la baisse, quitte à se tourner vers les insectes pour s'assurer l'apport de protéines nécessaires. Mais croquer dans un grillon n'est pas évident pour tout le monde. «Il y a une barrière psychologique à franchir», reconnaît Nolwenn De Vocht, élève en rhéto au Sacré-Cur de Lindthout et cofondatrice de Crick'eat. «On s'est dit que ça passerait mieux sous forme de plat préparé.» Les élèves ont ainsi décidé de commercialiser des biscuits à base de farine d'insectes.

Quand le projet des mini-entreprises a été proposé aux élèves volontaires en début d'année, ils étaient neuf à avoir décidé de se lancer dans le pari de faire consommer des insectes aux plus réticents. Le programme de l'organisation Les Jeunes Entreprises' offre la possibilité aux étudiants de 5e, 6e et 7e secondaires de tester la création d'entreprise. Encadrés par un parrain et supervisés par des professionnels sur quelques points techniques, les volontaires doivent lancer leur activité dans le courant de l'année scolaire.
Convictions écologiques
«On voulait lancer un projet qui colle à nos convictions écologiques. Le choix de se lancer dans la production d'une alimentation durable s'est vite imposé», reprend la jeune élève. «C'est un secteur essentiel de la transition que notre société va devoir mener. Mais une difficulté nous est rapidement apparue: produire de l'alimentaire requiert de suivre un certain nombre de normes. Nous avons dû apprendre, et nous avons trouvé une solution avec la location de cuisines certifiées. Nous y préparons nos biscuits.»
Le projet des mini-entreprises permet aux volontaires de se confronter aux défis que rencontre une entreprise, de l'idée de base jusqu'à sa commercialisation, en passant par la gestion d'équipe, le management, la communication, la vente Sur ce dernier point, qui est souvent la clé, l'entreprise Crick'eat est satisfaite. «La première vente, sur un marché de Noël, a été un succès», ajoute Diego Sanchez, cofondateur de la mini-entreprise. «Les retours sont très positifs et on va lancer un nouveau cycle de production».
Si le succès se confirme, l'idée de poursuivre l'aventure au-delà de l'année scolaire pourrait germer. «On y pense», assure d'ailleurs Diego Sanchez. «Cela risque d'être compliqué, car chacun va prendre des parcours différents du fait de ses études. Mais l'idée est là.» L'objectif de programme des mini-entreprises est d'ailleurs bien celui-ci: donner l'envie et l'expérience de l'entreprenariat, pour en faire un outil du développement durable.
Camille Goret