Des hommes se rassemblent pour parler de leur masculinité

Des groupes de parole d'un genre nouveau voient le jour un peu partout aux Etats-Unis. Réservés exclusivement aux hommes, ils permettent à ceux-ci d'aborder leur masculinité parfois toxique et échanger avant de comprendre comment ils se sentent en tant qu'homme. 
par
sebastien.paulus
Temps de lecture 2 min.

Ils sont de plus en plus nombreux, ces hommes américains fatigués de jouer les mâles, qui cherchent écoute et soutien dans des groupes de parole d'un nouveau genre, où la vulnérabilité n'est plus une honte.

Ces facilitateurs de l'organisation Evryman, encadrants d'un week-end de retraite, se livrent les uns aux autres avant d'accueillir les 55 participants, qui en feront de même dans quelques heures. Rejoindre Evryman, c'est poser l'armure de la masculinité stéréotypée, s'ouvrir, échanger, pour finir par se trouver, en tant qu'homme.

L'importance d'être vulnérable

"J'ai l'impression que la plupart des hommes aujourd'hui n'ont pas d'endroit où ils peuvent se montrer vulnérables", estime Ryan Zagone, un encadrant. "Nous vivons dans une société où l'homme est en concurrence avec l'homme", analyse le sociologue Michael Kimmel, spécialiste de la masculinité. "Et quand vous avez ce type de relations, vous vous sentez isolés".

Le principe de ces rassemblements n'est pas nouveau, et trouve une partie de ses origines dans le mouvement mythopoétique de l'écrivain et activiste Robert Bly, au début des années 90.

Même si Evryman est antérieur au #MeToo, le mouvement qui fait vaciller beaucoup de repères de la masculinité depuis deux ans n'est pas pour rien dans la popularité actuelle de l'organisation. Pour autant, le but de l'organisation n'est pas d'évoquer directement les ravages de cette masculinité "toxique", explique Dan Doty (37 ans), cofondateur d'Evryman. L'organisation à but lucratif n'entend pas se substituer à une thérapie et suggère d'ailleurs à certains participants de consulter.