«En Belgique, les inégalités scolaires touchent les enfants vulnérables»

A quel type de déscolarisation doit faire face la Belgique?
«Le dernier rapport d'Unicef fait état d'un taux de déscolarisation belge assez faible. Les chiffres font état de 99% d'enfants scolarisés dans le primaire, 94% de garçons et 95% de filles scolarisés dans le secondaire.»
Photo D. R.

Quels enfants se cachent' derrière ces pourcentages?
«Surtout des enfants «vulnérables». Il s'agit d'enfants qui sont placés durant de longs mois au sein d'institutions psychiatriques ou d'hôpitaux qui ne bénéficient pas d'écoles, d'enfants qui pâtissent d'un handicap et qui n'ont pas trouvé de places dans une école proche de la maison. Il y a aussi les enfants qui sont en décrochage, par choix ou non: soit des élèves qui ont été renvoyés d'une école, soit qui ont quitté l'école pour travailler ou aider à la maison. Dans les deux cas, ces mineurs sont généralement touchés par la pauvreté.»
La crise migratoire a-t-elle accentué le phénomène?
«En Belgique, l'éducation est un droit indépendamment du statut des enfants. Les enfants migrants et réfugiés ont donc droit à l'éducation mais ils figurent parmi les plus vulnérables en termes d'inégalités, comme les enfants touchés par la pauvreté.»
Comment juger les politiques belges à cet égard?
«La Belgique figure au dernier rang des pays les plus riches en termes d'inégalités scolaires. Ceci veut dire que le statut économique et social d'un enfant va avoir un impact considérable sur sa scolarité. L'Unicef s'inquiète de voir que l'école ne joue plus son rôle de levier.
Y-a-t-il un pays exemplaire?
«On cite souvent la Finlande mais le Pologne est également un bon élève. Avec les mêmes moyens que la Belgique, elle a comblé certaines inégalités en prenant plusieurs mesures dont la Belgique devrait s'inspirer pour garantir un accès à une éducation «de qualité». Citons des investissements pour offrir des meilleurs soutiens aux familles, des financements structurels, des formations pour les enseignants, la réduction des classes pour un meilleur suivi, de la remédiation adéquate ou encore veilleur à la gratuité scolaire.»
Gaëtan Gras