Face aux virus mutants, « il faut à tout prix confiner et isoler toute l'Europe »

Face à la propagation des variants en Europe et aux risques que représentent leurs dernières mutations, l'épidémiologiste Antoine Flahault, de l'Université de Genève, plaide pour une approche radicale. Selon lui, seul un confinement strict et généralisé à l'échelle européenne, suivi d'un isolement, permettra au Vieux continent de se débarrasser du virus.
par
oriane.renette
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Le variant britannique du coronavirus préoccupe de plus en plus en les experts à travers le monde. Non seulement il est plus contagieux (de l'ordre de 35%), probablement plus létal, mais ses mutations pourraient également échapper aux anticorps que l'organisme a accumulés après l'infection ou une vaccination.

Face à ces nouvelles sources d'inquiétude, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève, préconise une approche inspirée des pays asiatiques, où la vie normale semble presque avoir repris son cours.

« Vivre sans le virus »

« On ne peut pas penser qu'un pays résolve seul la situation sur son sol. En revanche, l'Europe de Schengen le peut. Elle pourrait se cadenasser et adopter la politique asiatique », plaide-t-il dans les colonnes de l'Essentiel. « Nous pourrions donc essayer de transformer l'Espace Schengen en une grande île, afin de vivre sans ce virus plutôt que de vivre avec lui. Si la situation était maîtrisée à l'intérieur de l'Europe, la vie économique pourrait y redevenir florissante, et le moral de la population remonterait. »

Avant de se cadenasser, encore faut-il mettre fin à la circulation du virus sur nos territoires. Pour le professeur Antoine Flahault, cela doit impérativement passer par un confinement strict : « il y a un coup de collier initial à donner mais le bénéfice serait assez rapide. C'est cela l'enjeu, et il doit être européen. Une action coordonnée et un objectif partagé avec les pays limitrophes sont indispensables », estime-t-il.

La fermeture des écoles est « indispensable »

Interrogé sur la fermeture des écoles, le spécialiste estime que « leur fermeture est indispensable pour reprendre la main ». Mais qu'il convient d'être créatif, par exemple en réaménageant le calendrier scolaire ou en allongeant les vacances scolaires.

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