Fête nationale: des douceurs belges nappées d'histoire

par
Jerome
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Les Belges sont de véritables épicuriens. On ne s'étonnera dès lors pas que chaque village ou presque ait au moins une spécialité régionale à son actif. Nous avons listé quelques délices bien connus et raconté leur histoire: il ne vous reste plus qu'à faire votre choix!

Le cuberdon de Gand (ou «Gentse neuzeke»)

À en croire la légende, la recette du cuberdon a été découverte par hasard en 1873 par un pharmacien gantois qui voulait prolonger la durée de conservation des médicaments qu'il vendait. L'expérience ratée lui a par contre procuré un bonbon à l'enveloppe extérieure dure et à l'intérieur moelleux, que nous connaissons aujourd'hui sous l'appellation de cuberdon ou «rode neus» (nez rouge). Comme cette friandise ne se conserve que trois semaines, on ne la trouve pratiquement que dans notre pays. Les «neuzekes» (petits nez) classiques goûtent la framboise, mais il existe actuellement 25 autres parfums, dont fraise, cerise, vanille, cola et cannelle.

Les «handjes» (petites mains) d'Anvers

Comme le nom néerlandais l'indique, les «Antwerpse handjes» sont des biscuits et/ou des chocolats en forme de main. Cette forme n'est pas fortuite, mais fait référence à la légende de la naissance de la ville d'Anvers (Antwerpen vient de «hand werpen», soit jeter des mains). Le rôle principal dans cette histoire est tenu par le géant Druon Antigoon, qui coupait les mains des bateliers qui refusaient de payer le droit de péage. C'est le pâtissier Jos Hakker qui a élaboré en 1934 la recette ultime de la pâte des «Antwerpse handjes», un mélange de beurre, de sucre, d'œufs, de farine et d'amandes effilées.

Le pagnon borain

Le pagnon est un classique du Borinage. Il s'agit en fait d'une simple tarte au sucre (mais ne dites jamais ça aux Borains !). Dans le temps, les boulangers utilisaient les restes de la pâte à pain pour en faire de la pâte à tarte. Ils recouvraient ensuite le dessus de cassonade et de quelques gouttes de café. Après un petit tour au four, on dégustait le pagnon en le trempant dans une bonne tasse de café bien chaud.

Les «keikoppen» (têtes dures) de Poperinge

Les «keikoppen» de Poperinge sont le résultat d'une expérience des pâtissiers locaux, qui voulaient créer un en-cas sucré à consommer avec le café. Le but? Créer un biscuit dur mais encore suffisamment mou pour laisser intactes les dents des amateurs de sucreries! Les «Poperingse keikoppen» sont composées d'un mélange de blancs d'œufs, de sucre candi, d'amandes et de cannelle. Le mot «keikoppen» fait référence au surnom des habitants de Poperinge, qui s'étaient obstinément opposés en 1322 à l'interdiction de tisser qui leur avait été imposée pendant la guerre des drapiers au Moyen-âge.

La couque de Dinant

Il existe deux légendes qui expliqueraient l'origine de la couque de Dinant. La première remonte au 15e siècle, lors du siège de la Ville par Charles le Téméraire. D'après cette version, les Dinantais ne disposaient que de miel et de farine. Ils ont donc imaginé d'en faire une pâte qu'ils imprimèrent dans le négatif des dinanderies pour obtenir des dessins variés. Mais une autre version remonterait l'origine de cette couque au 18e siècle, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Quoi qu'il en soit, ce dessert typique témoigne souvent des événements du moment grâce aux nombreux dessins.

La tarte au riz de Verviers

Voici une tarte qui se déguste ‘baveuse'. L'origine de la tarte au riz est difficile à dater. Certains écrits la situent vers le début du 17e siècle. Elle était à l'époque surtout fabriquée et dégustée à Verviers. Cette région était alors un grand centre européen de l'industrie lainière qui attirait de nombreux commerçants venant de très loin. Certains ramenèrent tout naturellement, d'autres produits tels que le riz. Et c'est ainsi que la tarte au riz ou «dorêye» est devenue le fleuron gastronomique de la ville de Verviers. Aujourd'hui, si l'on veut respecter la tradition, on doit la fabriquer avec du lait de vache de Herve !

Le lacquemant de la région liégeoise

Bien qu'inventé à Lille, le lacquemant est une spécialité de la région liégeoise. Il s'agit d'une fine gaufrette souple, fourrée et nappée de sirop de sucre candi parfumé à la fleur d'oranger. En 1903, un Belge prénommé Désiré Smidts créée le Lacquemant dans une friterie foraine lilloise pour surfer sur la mode des gaufres fourrées à la vanille, avant de s'établir à Liège. Le nom de cette friandise est un hommage à Berthe Lacquemant, son ancienne employeuse. On retrouve cette gaufrette dans les fêtes foraines de la région liégeoise.