France 2 accusée de commentaires "colonialistes" et "xénophobes" lors des JO

Le gendarme français de l'audiovisuel a été saisi par des téléspectateurs et une association antiraciste pour des commentaires jugés "colonialistes" et "xénophobes" ce week-end lors de la retransmission des Jeux Olympiques sur France 2, que la direction de France Télévisions a dit "regretter".
par
ThomasW
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"Des petits Pikachus de partout"

"On dirait un petit manga, il y a tous les petits personnages qui sont contents (...) on se croirait dans les dessins animés, des petits Pikachus (créatures imaginaires du jeu Pokémon, ndlr) de partout": ces propos du consultant en gymnastique Thomas Bouhail dimanche soir à propos de gymnastes japonaises ont suscité de vives réactions de téléspectateurs qui ont interpellé le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Plaintes de téléspectateurs

Ce dernier a reçu deux plaintes de téléspectateurs dénonçant la "xénophobie" de ces commentaires, a détaillé mardi une porte-parole. Celles-ci seront étudiées par le groupe de travail chargé de la déontologie de l'information et des programmes audiovisuels. Ce groupe de travail se penchera aussi sur une plainte du Conseil représentatif des associations noires en France (Cran) dénonçant le "prisme colonialiste" des commentateurs de France 2 lors de la cérémonie d'ouverture vendredi soir.

Pour cette association, "la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques a donné lieu à un véritable festival d'erreurs, d'inepties et de propos colonialistes". Le Cran regrette dans un communiqué envoyé au CSA et publié sur sa page Facebook que les commentateurs aient notamment parlé du "trafic d'esclaves qui a été nécessaire (...) pour le développement industriel" du Brésil. Il déplore aussi que les commentateurs aient déclaré que "le Brésil a utilisé les services de ces esclaves africains qui venaient de l'ensemble du continent africain".

"Une présentation maladroite"

Il s'agit d'une "présentation maladroite, pour ne pas dire équivoque, qui tend à minimiser, voire à justifier l'esclavage, qui fut un crime contre l'Humanité", souligne le Cran.

Dans un communiqué, la direction de France Télévisions "regrette ces commentaires, comprend les réactions et considère la situation avec sérieux". La présidente du groupe Delphine Ernotte recevra le Cran à la rentrée.