Joëlle Milquet : La «madame non» est la dame de fer du cdH

Joëlle Milquet est licenciée en droit de l'Université catholique de Louvain. Après une expérience à la Cour de justice des Communautés européennes, elle rejoint le groupe PSC du Sénat, devient chef de cabinet adjoint du ministre de l'Enseignement supérieur Michel Lebrun et puis secrétaire politique des sociaux-chrétiens francophones.
En 1995, elle devient sénatrice. À la fin de la même année, elle débarque sur l'avant-scène de l'actualité politique, à la suite du départ du président du PSC, Gérard Deprez. Mais ça sera finalement Charles-Ferdinand Nothomb, qui emportera la présidence. Joëlle Milquet attend 1999 pour devenir présidente du PSC. Elle s'emploie à rajeunir le parti et à moderniser son image. En 2002, elle efface la référence chrétienne de sa dénomination pour en faire le centre démocrate Humaniste (cdH).
Le score du cdH aux élections de 2003 reste faible. Le parti passe une législature fédérale de plus dans l'opposition. Il faut attendre les élections de 2004 pour voir le cdH revenir dans les majorités des Régions wallonne et bruxelloise et à la Communauté française, en alliance avec le PS.
Après les élections communales de 2006, Joëlle Milquet devient échevine à Bruxelles-Ville.
Le scrutin du 10 juin 2007 marque le retour du cdH dans la majorité fédérale. Joëlle Milquet s'affirme encore un peu plus sur la scène politique au cours des longues négociations de l'orange bleue et son intransigeance sur certaines questions lui vaut le surnom de «madame non» dans la presse flamande. Au cours de ces négociations, sa cote de popularité n'a cessé de croître. Elle entre dans le gouvernement fédéral Leterme I en 2008 tout en conservant la présidence de son parti. Le passage de témoins avec Benoît Lutgen a lieu en 2011.
Comme ministre de l'Emploi, elle a été à l'initiative d'une série de mesures permettant à la Belgique de traverser la crise de 2008-2010 sans trop d'encombres. Sous la législature 2011-2014, elle était Vice-Première ministre, ministre de l'Intérieur et de l'Égalité des chances au sein du gouvernement Di Rupo. Elle a notamment fait adopter trois réformes: l'optimalisation de la police, la réforme et le refinancement des zones de secours, et celle du Conseil d'État.
En octobre 2012, Joëlle Milquet voit son parti éjecté de la majorité au profit du MR. En vue des élections du mois de mai 2014, elle se voyait confier la première place à la Région bruxelloise alors qu'elle était plutôt attendue au niveau fédéral. Ce choix du président Lutgen préfigurait peut-être la suite de la carrière de la dame de fer du cdH. Celle qui incarnait son parti à l'échelon fédéral passait désormais à la Fédération Wallonie-Bruxelles, où elle héritait du portefeuille de l'enseignement.