La fouille au corps des détenus désormais interdite à la prison d'Andenne

Depuis un arrêt rendu par le Conseil d'Etat le mois dernier, la fouille au corps des détenus n'est plus autorisée pour le seul motif d'un contact avec des personnes extérieures au milieu carcéral, regrettent les syndicats. La mesure est d'application à la prison d'Andenne depuis samedi, ce qui pose d'importants problèmes de sécurité, communique lundi la délégation CSC.
Saisi en extrême urgence, le Conseil d'Etat a suspendu une sanction disciplinaire prise le 10 février par la direction de la prison de Nivelles à l'encontre d'un détenu. La direction reprochait à celui-ci de s'être opposé de manière véhémente à une fouille au corps que voulaient lui imposer les gardiens à la fin d'une visite non surveillée. Le Conseil d'Etat a considéré dans son arrêt que cette fouille au corps était manifestement illégale, et que le détenu n'avait dès lors pas l'obligation de s'y soumettre.
"Depuis cette décision, la sécurité devient hors-la-loi en prison", s'insurge Marc Peeters, délégué CSC à la prison d'Andenne, où la mesure s'applique depuis samedi, comme dans les autres établissements pénitentiaires du pays. "Lors des visites, les détenus sont en contact avec des extérieurs qui peuvent aisément leur fournir stupéfiants, gsm ou armes. Le fait de ne plus pouvoir les fouiller à nu permettra l'entrée de produits ou objets interdits, mettant à mal la sécurité de tous", ajoute le responsable syndical. Du côté de l'administration, on justifie la mesure par le respect de la loi. "Le gouvernement précédent avait modifié la loi, permettant la fouille corporelle pour la seule raison qu'un détenu avait été en contact avec l'extérieur, mais la Cour constitutionnelle avait annulé cette modification, la jugeant illégale. Il ne nous appartient pas d'aller à l'encontre de cette interprétation."