Le CE1D, un examen trop facile?

Des enseignants ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux après avoir fait passer la semaine dernière à leurs élèves de 2e secondaire l'épreuve du CE1D en français, qu'ils ont jugée d'une facilité déconcertante.
Interrogée sur le sujet, la ministre de l'Education Marie-Martine Schyns (cdH) explique que son rôle se limite à dresser un cadre et non à concevoir les questions des épreuves certificatives. Elle exprime toutefois sa confiance envers les équipes, parmi lesquelles figurent des enseignants, qui ont rédigé les questionnaires.
Les élèves de 2e secondaire devaient notamment, après la lecture d'un texte, reconnaître parmi quatre photos de chats, Flocon, un matou noir avec une tache blanche au cou. Une énigme digne d'être posée à des enfants de maternelle, selon des enseignants. La ministre de l'Education relativise. «Il y a une gradation dans les questions. Il faut donc voir l'ensemble de l'épreuve et ne pas se focaliser sur une seule question. L'épreuve vise de plus à évaluer l'acquisition des compétences minimales», souligne Marie-Martine Schyns. «Je n'ai pas à juger si les questions sont trop difficiles ou trop faciles», précise-t-elle.
La ministre de l'Education ajoute que ces épreuves feront «naturellement» l'objet d'évaluations tant en ce qui concerne leur contenu que leur sécurisation, après les fuites l'an dernier sur internet. Marie-Martine Schyns juge toutefois les épreuves externes utiles à tous les acteurs de l'enseignement, des élèves aux politiques, en passant par les enseignants et les directions d'écoles.
L'ASBL 'Echec scolaire' se montre également critique par rapport aux évaluations externes certificatives, mais, a contrario, en raison du fait qu'elles sont trop sélectives. L'association considère qu'aucun socle de compétence n'a été fixé en pratique et que dès lors les compétences sont déterminées subjectivement par la commission de pilotage qui réalise les tests, sur base de l'expérience pratique d'inspecteurs. Les derniers résultats au CE1D en mathématiques (58% en moyenne) montrent le décalage entre le niveau espéré et la réalité, souligne l'ASBL.
La ministre de l'Education considère que le Pacte d'excellence, accueilli positivement au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en mai dernier, répond aux critiques formulées par l'ASBL. Elle explique notamment que le tronc commun sera renforcé.
Ph.: Belga / E. Lalmand