Le phoque moine d'Hawaï menacé par la domestication des chats

Depuis les années 50, le sort des phoques moines d'Hawaï inquiète les amoureux de la nature. De 3.4000 représentants en 1950, on en comptait plus que 1.300 en 2015. Et alors que l'espèce commençait à mieux se porter, un nouveau danger plane sur l'animal: la toxoplasmose, une maladie transmise par les chats.
par
Clement
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En 2015, la population du phoque moine d'Hawaï connaissait une augmentation pour la troisième année consécutive. Une bonne nouvelle pour cet animal chassé durant des centaines d'années pour sa fourrure et sa chair. À la fin du 20e siècle, l'animal mourrait souvent par asphyxie après avoir été pris dans des fils de pêche ou des débris qui traînent dans les eaux hawaïennes. Plusieurs programmes de conservation ont été lancés pour nettoyer l'aire de vie du mammifère, avec un certain succès.

Aujourd'hui, c'est un nouveau danger qui guette la population de phoques moines d'Hawaï: la toxoplasmose. Trois animaux de l'espèce ont été retrouvés morts sur la plage d'Oahu en mai dernier. Des tests réalisés sur le cadavre des animaux ont démontré que les phoques moines d'Hawaï sont décédés de la maladie. Problème, les trois représentants retrouvés étaient des femelles.

11 cas recensés depuis 2001

Les chats jouent un rôle essentiel dans la transmission de la toxoplasmose. Le parasite se déplace dans la nature grâce aux selles de l'animal, ses œufs pouvant survivre à l'air libre pendant plusieurs mois. Le temps joue alors son rôle et les œufs sont déplacés au gré du hasard et contaminent de nombreux animaux. Si la toxoplasmose ne constitue pas un danger pour la plupart des animaux terrestres, les animaux marins y sont eux très sensibles, avec un effet différent en fonction de l'espèce. Pour les phoques moines d'Hawaï, le parasite affaiblit le système immunitaire et les organes vitaux alors qu'elle peut provoquer des infections cérébrales chez les loutres de mer.

Aujourd'hui, la toxoplasmose est la cause de mort principale chez les phoques moines d'Hawaï. Onze cas ont été dénombrés depuis 2001. Mais le total est probablement plus élevé vu que chaque phoque mort n'est pas analysé. Le problème majeur se situe dans le sexe des animaux touchés par la maladie. Sur les onze cas recensés depuis 2001, huit étaient des femelles, ce qui met sérieusement en danger la survie d'une espèce déjà menacée.