Le procès hors-normes de Salah Abdeslam s'ouvre à Bruxelles

Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos djihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, a quitté dans la nuit sa prison française pour être transféré en Belgique où il est jugé lundi.
par
Marie
Temps de lecture 3 min.

«Il n'est plus à Fleury-Mérogis», prison de la banlieue parisienne, a indiqué une source proche du dossier, sans préciser l'heure du départ et la suite du trajet vers la Belgique.

Un convoi de véhicules de gendarmes d'élite du GIGN français a quitté la prison entre 3H30 et 4H00 , ont constaté des journalistes de l'AFP, sans qu'il soit possible d'identifier les passagers.

Dans la nuit glaciale, un premier groupe de trois voitures encadré par de motards est sorti de cette prison de l'Essonne, au sud de la capitale française, peu avant 3H30, avant un second groupe une vingtaine de minutes plus tard. Un peu après 4H00, trois autres véhicules ont quitté Fleury sans escorte.

Au moins une cinquantaine de journalistes attendaient lundi peu après 6h, l'ouverture des portes du Palais de Justice de Bruxelles.

La fin du silence ? 

Salah Abdeslam comparaît pour la première fois publiquement lundi à Bruxelles, pour sa participation présumée à une fusillade avec des policiers à la fin de sa cavale en mars 2016 dans la capitale belge.

Salah Abdeslam et Soufien Ayari sont poursuivis pour tentative de meurtre dans un contexte terroriste et pour possession illégale d'armes à feu. Le 15 mars 2016, ils avaient tiré sur des policiers belges et français qui s'apprêtaient à perquisitionner la planque où ils se trouvaient, rue du Dries à Forest. Salah Abdeslam était alors recherché depuis des mois pour son rôle dans les attentats de Paris de novembre 2015.

Ce procès en correctionnelle n'est qu'un préambule à celui qui aura lieu en France pour les attentats qui y ont fait 130 morts. Mais il est très attendu pour savoir si le petit délinquant devenu «ennemi public numéro un» sortira du mutisme qu'il observe face aux enquêteurs français.

Possible report

Le procès qui doit s'ouvrir lundi pourrait cependant faire l'objet d'un report. En effet, l'association V-Europe, qui regroupe entre autres des victimes des attentats de Bruxelles en mars 2016, se constituera partie civile. Les autres parties, notamment la défense, pourraient donc demander d'obtenir un nouveau délai pour prendre connaissance des conclusions de V-Europe et y répondre.

Ce procès a déjà fait l'objet d'un report en décembre dernier, afin de permettre à l'avocat de Salah Abdeslam, Me Sven Mary, qui venait d'être consulté, d'avoir le temps de prendre connaissance du dossier. Me Sven Mary avait déjà assuré la défense de Salah Abdeslam pendant un peu moins de sept mois en 2016, peu après l'arrestation de celui-ci à Molenbeek-Saint-Jean, avant de renoncer à le défendre, dès octobre 2016, tout comme l'avocat français du suspect, Me Frank Berton.