Les clubs de strip-tease bientôt interdits pour éviter le harcèlement des femmes ?

La ville britannique de Bristol songe à interdire le lap dance et les clubs de strip-tease afin de prévenir le harcèlement des femmes.
par
Marie
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La proposition a été votée le 8 mars mais doit encore faire l'objet d'une consultation publique. Si elle venait à se concrétiser, cela pourrait entraîner la fermeture de nombreux établissements de ce genre et donc coûter pas mal d'emplois.

Selon la conseillère Harriet Clough, il y a "beaucoup plus de viols et d'agressions associés aux boîtes de nuit qu'aux 'lieux de divertissement sexuel' (sexual entertainment venues' (SEVs)."

"Monstrueux"

"Nos entreprises et nos employés luttent pour survivre et se remettre du Covid", renchérit de son côté le conseiller Richard Eddy. "Allons-nous sérieusement mettre ces gens au chômage? Cela semble monstrueux", continue-t-il.

Cependant, d'autres politiques ont fait valoir qu'il était temps que le Conseil municipal agisse pour protéger les femmes de la ville. Margaret Hickman, chef du groupe travailliste au pouvoir, a déclaré: "Le harcèlement des femmes dans la rue et l'homicide domestique sont quelques-uns des plus grands problèmes auxquels Bristol doit faire face. (...) Nous ne pouvons ignorer la violence contre les femmes perpétrée par les personnes qui fréquentent ces lieux."

"Vous allez pousser le secteur dans la clandestinité"

Juste avant le vote, l'un des établissements potentiellement touchés par cette décision, Central Chambers, avait posté un message sur sa page Facebook : «Ne mettez pas les femmes au chômage le jour de la Journée Internationale de la Femme».

En commentaire de la publication, une danseuse a déclaré qu'elle s'opposait à la fermeture potentielle des clubs de strip-tease et que c'était son choix de vie. "Nous n'avons pas besoin de quelqu'un pour dire qui a le contrôle de ce que nous pouvons faire de notre corps. Ils n'ont pas pris en compte la façon dont cela affectera beaucoup de gens. (...) Vous ne vous débarrasserez pas des travailleuses du sexe en fermant ces lieux. Vous allez pousser le secteur dans la clandestinité, vous allez le rendre moins réglementé. C'est incroyablement déplaisant."

La proposition est désormais soumise à une période de consultation de 12 semaines, au cours de laquelle des membres du public et des groupes d'intérêt auront la possibilité de faire part de leurs réflexions.

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