Les émotions négatives augmenteraient l'envie de fumer

Les émotions négatives telles que la tristesse, le stress ou l'anxiété ouvrent-elles une porte à la consommation de substances addictives telles que la cigarette ? Une méta-analyse conduite par des chercheurs à l'université de Harvard s'est penchée sur la question.
par
sebastien.paulus
Temps de lecture 2 min.

Si stopper la cigarette figure souvent dans le top des bonnes résolutions de début d'année, s'arrêter de fumer s'avère pourtant loin d'être facile. Mais qu'est-ce qui pousse exactement à allumer une cigarette, même après avoir réussi à raccrocher pendant des années ?

Des chercheurs de l'université d'Harvard ont exploré quatre études consacrées au sujet afin de déterminer si certaines émotions négatives telles que le stress, la contrariété, la colère ou la tristesse pouvaient amplifier la dépendance au tabac.

Les recherches ont été effectuées à partir de données issues d'une enquête nationale menée auprès de plus de 10.000 personnes sur une période de 20 ans et comprenaient notamment des tests de laboratoire examinant les réactions des fumeurs actuels aux émotions négatives à travers des expériences écrites et vidéos.

Les quatre recherches analysées ici arrivent toutes à la même conclusion : la tristesse, plus que toute autre émotion négative, augmente l'envie de fumer ainsi que le risque de rechute une ou deux décennies plus tard.

Une stratégie différente pour les campagnes de sensibilisation?

"La sagesse populaire consiste à dire que tout type de sentiments négatifs, que ce soit la colère, le dégoût, le stress, la tristesse, la peur ou la honte, rendrait les individus plus susceptibles de consommer une drogue qui crée une dépendance. Mais nos travaux suggèrent que la réalité est beaucoup plus nuancée", commente Charles A. Dorison, auteur principal de la recherche.

Jennifer Lerner, co-fondatrice du Harvard Decision Science Laboratory et co-autrice de l'étude, estime que les données décrites dans cette recherche pourraient avoir des répercussions utiles sur les politiques de prévention en santé publique. Les campagnes de sensibilisation anti-tabac actuelles pourraient par exemple être repensées afin d'éviter les images qui provoquent de la tristesse et augmentent ainsi involontairement l'envie de fumer chez les consommateurs de cigarette, suggère la chercheuse.