Les personnes obèses toujours plus discriminées
Ces discriminations se produisent dans la sphère publique (50%) quasi autant dans le domaine scolaire (45%) ou professionnel, et dans une moindre mesure dans le cercle familial (22%) ou dans le domaine médical (19%), disent les personnes qui en sont victimes.
Près d'un Français sur cinq (18%) subit actuellement ou a déjà subi des discriminations, selon ce sondage Odoxa réalisé auprès de plus de 11.800 personnes représentatives de la population française (dont 2.832 en surpoids et 1.594 en situation d'obésité). Mais les obèses en sont particulièrement victimes: près d'une jeune femme obèse sur deux (47%).
45% des jeunes de 18 à 24 ans atteints d'obésité et 47% des jeunes femmes concernées ont subi des discriminations, soit une dizaine de points de plus que la moyenne des jeunes en général et des jeunes femmes en particulier.
"La grossophobie fait des ravages"
Les enfants aussi subissent des discriminations (1 sur 10), indiquent leurs parents, mais les jeunes obèses en sont 4 fois plus souvent victimes que les autres. Les adolescentes obèses particulièrement (54% parmi celles âgées de 14 à 17 ans).
"La grossophobie fait des ravages: risque de dépression plus élevé, détérioration de l'estime de soi, augmentation de la probabilité de souffrir de troubles du comportement alimentaire, suivi médical défaillant, déscolarisation des enfants, désocialisation des adultes...", souligne Agnès Maurin de la Ligue contre l'obésité, créée en 2014.
En France, l'obésité touche près de 7 millions de personnes, soit environ 15% de la population, note la ligue d'après la dernière enquête ObEpi-Roche.
Obésité et Covid-19
En 2019, près de 40 millions d'enfants de moins de cinq ans étaient en surpoids ou obèses dans le monde, selon l'OMS. Plus de 340 millions d'enfants et d'adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids ou obèses en 2016, selon l'organisme onusien.
800 millions de personnes dans le monde souffrent d'obésité, estime pour sa part la Fédération mondiale de l'obésité. Selon elle, l'obésité infantile devrait augmenter de 60% au cours de la prochaine décennie, pour atteindre 250 millions d'ici 2030.
Les personnes atteintes d'obésité, testée positive pour la Covid-19, ont deux fois plus de risque d'être hospitalisées, poursuit la fédération. Elle dénonce la "stigmatisation" du poids qui repose sur des préjugés tenaces, à l'occasion de la journée mondiale contre l'obésité.