Liées par la tête à la naissance, des jumelles retrouvent une vie normale après deux ans

Deux ans après leur séparation, des jumelles qui étaient reliées par le crâne commencent doucement à avoir une vie normale, selon le Daily Mail.
par
Pierre
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En juin 2017, Erin et Abbey Delaney avaient dû subir une opération très risquée de près de 11 heures à Philadelphie.

Elles sont aujourd'hui de retour chez leurs parents à Mooresville, en Caroline du Nord, où elles vont suivre un traitement de développement visant à améliorer leurs capacités motrices et orthophoniques, mais également à apprendre à manger.

Photo Facebook / Delaney Twins

"Nous allons nous assurer qu'elles puissent vivre la plus heureuse des vies possibles", a expliqué Heather, leur mère, au magazine People.

Leurs progrès ont surpris les médecins qui pourront s'en inspirer pour de potentielles futures chirurgies de séparation.

Reliées par la tête

Heather et son mari, Riley Delaneys, étaient ravis d'apprendre en janvier 2016 qu'ils attendaient un bébé. Mais les choses ont pris une autre tournure lors de la première  échographie. On leur a en effet annoncé qu'ils n'avaient pas seulement un bébé, mais deux  -et qu'ils étaient réunis par la tête.

Photo Facebook / Delaney Twins

"Nous avons été stupéfaits", a expliqué Heather, 29 ans, à People. "C'était horrible. Mais nous savions parfaitement que nous mènerions cette grossesse à terme. Je ne pensais tout simplement pas que c'était à moi de décider si elles allaient vivre ou mourir."

Les petites filles sont alors nées -avec 10 semaines d'avance- le 24 juillet 2016 à l'hôpital pour enfants de Philadelphie via une césarienne sous la forme de jumelles Craniopagus, c'est-à-dire unies par la tête.

"Ce fut le moment le plus effrayant de ma vie", a ajouté Heather. "Je me fichais de savoir si on pouvait les séparer ou pas. Je voulais juste qu'elles s'en sortent."

Environ 40% des jumeaux Craniopagus sont mort-nés, tandis que 33% décèdent peu de temps après la naissance. Il est possible, pour ceux qui survivent, d'être séparés mais c'est en fonction de l'endroit où ils sont attachés.

Les médecins ont averti Heather et Riley qu'une opération de séparation pouvait tuer l'une des jumelles, voire les deux. Le Dr Heuer a en effet expliqué que les filles partageaient un sinus sagittal supérieur, le vaisseau sanguin qui permet au sang de s'écouler du cerveau. Et c'est Erin qui a reçu le sinus sagittal, mais les deux filles ont quand même survécu.

La plus grande inquiétude des médecins était que les jumelles contractent une infection dans leur cerveau autour de la zone opérée. Et c'est logiquement Abbey qui a eu le plus de difficulté à récupérer. Elle a souffert d'un saignement de cerveau, de trois virus respiratoires, d'une infection du sang et d'autres complications qui l'ont maintenue plus longtemps à l'hôpital.

Juste avant Thanksgiving, les filles ont été autorisées à rentrer chez elles. Elles suivent actuellement une thérapie de développement trois fois par semaine. Si Erin a commencé à ramper en juillet 2018, Abbey n'en est pas encore là. "Mais nous espérons qu'elles rattraperont le temps perdu", a expliqué Riley.

Photo Facebook / Delaney Twins