Michaël Gregorio à Forest National: «Ma façon d'aborder la scène a complètement évolué»

Le chanteur et imitateur Michaël Gregorio fête ses dix ans de scène. Il viendra présenter pour la dernière fois en Belgique son spectacle «J'ai 10 ans!» ce dimanche à Forest National. L'occasion de discuter avec ce surdoué aux mille voix de son talent et de sa carrière.
par
Marie
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Vous tournez depuis plus d'un an avec votre spectacle «J'ai 10 ans!». Vous serez à Bruxelles le 17 décembre. À quoi peut-on s'attendre ?

«C'est un spectacle anniversaire dans lequel j'ai repris les meilleurs moments des trois précédents spectacles mais avec aussi beaucoup de nouveautés et de nouvelles voix, comme celles de Maître Gims, David Bowie, Vianney, etc. Je retrouve aussi l'époque de mes dix ans, donc les années 90 avec tout un numéro autour de ces années. Je fais des clins d'œil à la série «Friends», aux boys bands et à mes groupes préférés, comme Nirvana, Radiohead, Rage Against The Machine, etc.»

Votre spectacle évolue-t-il de date en date ?

«Oui, absolument. Ça va faire un an et demi qu'on tourne avec ce spectacle. Là, on vient d'intégrer les Beatles qui n'étaient pas dans la tournée au départ. On travaille et on cherche toujours de nouvelles choses. L'histoire est toujours la même mais c'est vivant autour.»

Après 10 ans, quel regard portez-vous sur votre travail et sur votre métier? Comment décririez-vous votre évolution ?

«Ça fait dix ans que je suis avec la même équipe, même si elle a grandi au fil du temps. Ce que je retiens, c'est avant tout une jolie aventure humaine. Au niveau personnel, ma voix a évolué, c'est un instrument vivant. Ma tessiture s'est un peu élargie, par contre la couleur de ma voix a aussi un peu changé. Mon timbre est moins aigu qu'il y a 10 ans. Ma façon d'aborder la scène a aussi complètement évolué. Quand j'ai débuté, j'avais du mal à m'adresser aux gens. Je suis quelqu'un qui a énormément le trac. Avant, je rentrais sur scène la peur au ventre. C'est après avoir fait la première partie de Céline Dion en 2008 que j'ai commencé à me détendre.»

Ph. Kmeron

Y a-t-il des voix que vous parvenez désormais à imiter alors qu'elles étaient trop difficiles pour vous à vos débuts? Et vice versa ?

«Oui, c'est évident que la voix change et que donc le répertoire évolue. Certaines voix deviennent plus difficiles à imiter. Je pense à Edith Piaf que je n'ai pas intégré pour cette tournée mais peut-être que je la retrouverai plus tard. Je pense que j'ai plutôt gagné au lieu d'avoir perdu avec le temps.»

Qui adoreriez-vous imiter mais sans encore y parvenir ?

«J'aimerais beaucoup retrouver l'univers de Gainsbourg dans le spectacle. Sur mon précédent spectacle, j'avais intégré la chanson ‘Le Poinçonneur des Lilas' mais ce n'était pas assez convaincant.»

Quel a été votre meilleur souvenir jusqu'à présent ?

«On m'a souvent posé la question et à chaque fois je répondais ‘mais il y en a tellement'. Aujourd'hui, je peux vous répondre et vous dire que c'est d'avoir pu rejouer au Bataclan en octobre dernier. C'est ma maison, j'y ai joué plus de 100 fois. J'y ai perdu une amie. Revenir là-bas et entendre tous ces rires, je ne pensais pas que ça pouvait me bouleverser à ce point.»

Ph. Kmeron

Par rapport à un concert classique d'un chanteur, est-ce que vous avez besoin de plus de récupération au niveau de la voix ?

«Je peux faire jusqu'à quatre ou cinq dates par semaine. Mais j'ai besoin de beaucoup de repos, je ne peux rien faire en journée. Le problème, c'est que je fais violence à ma voix. Je n'ai jamais la voix des autres, tout ce que vous entendez, c'est ma voix. Sauf que je chante sous la contrainte pour donner de l'effet et me rapprocher de certains artistes. C'est très exigeant vocalement. En dehors des spectacles, je fais très peu d'interventions.»

Vous ne vous entraînez pas ?

«Pendant une tournée, c'est plutôt du repos parce que le spectacle entretient la voix. Et en dehors, ça dépend, je n'ai pas vraiment de planning.»

Est-ce vous pouvez donner quelques conseils à ceux qui voudraient se lancer dans l'imitation?

«Oui, peut-être lâcher un peu le travail vocal pour penser davantage à l'interprétation. C'est bien plus important que la voix. Et puis rester soi-même et être sincère.»

Comment voyez-vous votre avenir dans dix ans ?

«Je n'en ai aucune idée. Je sais qu'après cette tournée, j'ai envie et j'ai besoin de faire un pas de côté. J'arrête le spectacle, dans ce format-là en tout cas. J'ai deux projets en tête que je voudrais mettre en place avant de revenir. Des spectacles mais pas dans l'imitation.»

Est-ce qu'il y a un rêve que vous voudriez réaliser ?

«J'ai déjà eu la chance de réaliser plein de rêves. Je suis assez pudique, donc je préfère ne pas révéler les autres, comme ça, s'ils se réalisent, je le dirai après coup (rires)