Tara, un bateau contre le réchauffement climatique

par
Laura
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En dix ans, le navire océanographique Tara a multiplié les missions scientifiques sur les océans du monde. Avec un objectif : mettre en évidence le rôle des océans dans la lutte contre le changement climatique.

Depuis mi-novembre, Tara a troqué ses aventures au long cours pour un mouillage au calme, au pied du pont Alexandre III, à Paris. A deux pas des champs Elysées, les marins et scientifiques font face à un environnement bien diffèrent des océans auxquels ils sont habitués. Mais s'ils sont là, ce n'est pas pour analyser les eaux de la planète comme ils le font depuis 25 ans. « Nous recevons des enfants, à qui nous expliquons l'importance des océans, qui produisent de l'oxygène, régulent les températures, hébergent une vaste biodiversité », explique Elodie Bernollin, de l'équipe Tara expeditions. « Et nous leur expliquons combien cet équilibre délicat est menacé par le réchauffement climatique. » Les scientifiques s'inquiètent notamment de l'impact de la hausse des températures sur le plancton. Celui-ci, en plus de servir de base alimentaire à la faune marine, capte 25% du CO2 émis par l'activité humaine. Une diminution du stock de ces organismes microscopiques pourrait entrainer un cercle vicieux difficile à interrompre.

Engagement des dirigeants

Ce message est également porté à l'attention des décideurs politiques, réunis à Paris pour la COP 21. Tara expeditions se base sur les relevés effectués aux quatre coins du monde pour sensibiliser à la cause des océans. « Nos données ont fourni des bases de travail importantes aux scientifiques », souligne encore Elodie Bernollin. « Maintenant, il faut aller plus loin. Nous espérons que le Giec consacrera un de ses rapports au cas spécial des océans ». Les marins-scientifiques de Tara peuvent déjà juger utile leur passage à Paris. Plusieurs responsables internationaux (Chili, Monaco, Suède, France, Nouvelle-Zélande…) ont adopté une déclaration de principe en faveur des océans. Un premier pas, pour aller vers une meilleure prise en compte du rôle des mers du monde.

Le rôle des océans

Les océans sont le principal régulateur thermique de la planète. Plus de 50 % de l'oxygène en provient. Ils peuvent également capter de grandes quantités de carbone, grâce au plancton. Cela implique néanmoins de limiter la hausse des températures, qui nuit à cet écosystème.

Une expédition pour le corail

Entre 2016 et 2018, tara entreprendra une expédition sur les récifs coralliens. Les scientifiques alertent déjà sur l'acidification des océans, qui abîment, et parfois détruit, les récifs coralliens.

Au cœur de la banquise

Parmi les expéditions de Tara, l'Arctique. Le bateau s'est laissé enfermer par les glaces, avant de dériver sur la banquise pendant plus de 18 mois. Principale conclusions de cette aventure : la dérive des glaces s'est accélérée au cours du siècle écoulé. Il y a un siècle, la goélette Fram avait effectué le même parcours deux fois moins vite.

Dix expéditions

Tara a déjà mené dix expéditions sur les mers du monde. Le bateau, long de 36 m, accueille un équipage de 16 personnes, marines et scientifiques. Sa coque lui permet de naviguer dans tous les climats possibles.

Contre la pollution plastique

En 2014, une mission en Méditerranée a analysé l'impact de la pollution plastique sur les milieux marins. Principale conclusion : cette mer est devenue une véritable décharge, avec 250 milliards de particules de plastiques qui flottent en surface.

La reconnaissance de l'Onu

Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'Onu, a visité à plusieurs reprise l'équipage de Tara. Le week-end dernier, à Paris, il s'est dit « reconnaissant pour toutes les missions accomplies autour du monde en faveur de la préservation des océans».

Un navire pour la science

Tara embarque à son bord une importante quantité d'équipement, qui lui permettent de réaliser, analyser, et transporter des échantillons d'eau de mer.