VIDEO. Bertrand Cantat sort de sa réserve lors d'un concert à Paris

L'ex-leader de Noir Désir, dont la présence sur scène indigne les défenseurs des droits des femmes s'en est pris à la presse au début du concert, après avoir entonné les titres "Amie nuit" et "Amor fati" tirés de son premier album solo.
"Il n'y a aucune limite à quel point je vous emmerde..."
"Merci à vous d'être là malgré tout"', a-t-il déclaré devant une salle à moitié remplie. "La plupart des gens qui sont là sont là pour des bonnes raisons, ceux qui ne sont pas là pour des bonnes raisons, vous pouvez sortir maintenant. Il s'en prend ensuite aux journalistes : "Vous avez quelque chose contre moi. S'il y en a qui sont là pour autre chose et qui sont en train de jubiler dans leur lamentablerie, ces gens là qu'ils sachent une chose : il n'y a aucune limite à quel point je vous emmerde...", a lancé le chanteur de 54 ans.
"Cantat a-t-il le droit de chanter ?"
"Cantat a-t-il le droit de chanter ?", s'interrogeait l'hebdomadaire L'Obs en une ce jeudi, relayant une question qui poursuit le chanteur depuis presque quinze ans.
"Il a le droit d'être là, et nous aussi on a le droit !", a estimé Gaelle, 40 ans, une fan de longue date. "Je pars du principe que le droit à l'oubli c'est important. C'est son métier de chanter, c'est ça qu'on oublie", renchérit Camille, 28 ans. Et le voir en concert "n'empêche pas d'être féministe", souligne la jeune fan.
Mobilisation de militants
A l'inverse, des militants de l'association Osez le féminisme se sont mobilisés avant le concert pour marquer leur indignation. "On ne peut pas dissocier l'homme de l'artiste", a estimé Marion Georgel, une porte-parole de l'association. "Pas d'honneur pour les tueurs", "la musique adoucit les meurtres" ou "Marie Trintignant ne sera plus jamais applaudie", pouvait-on lire sur les banderoles de la quinzaine de manifestants installés à la sortie du métro.

Certains brandissaient des photos de l'actrice, morte sous les coups de son compagnon.
Près de quinze ans après la mort de Marie Trintignant à Vilnius, Cantat, qui avait rempli les salles en 2014 avec son groupe Détroit, a vu la pression s'intensifier autour de sa tournée, la première en son nom propre.