Jude Law dans la peau du Capitaine Crochet: «J’ai voulu le rendre terrifiant»

Cap sur le pays imaginaire! Après ‘Pinocchio’ et en attendant ‘La petite sirène’, Disney continue sa ronde des remakes en prises de vue réelles avec ‘Peter Pan et Wendy’. Et Jude Law est de la partie dans le costume du Capitaine Crochet. Un rôle savoureux que le film réinvente en creusant dans le passé du fameux pirate.

par
Stanislas Ide
Temps de lecture 4 min.

Votre Capitaine Crochet est différent de ceux qu’on a connus jusqu’ici. Comment avez-vous abordé cette réinvention du personnage?

Jude Law: «Avec beaucoup de curiosité! Ce n’est pas le seul personnage que le film donne à voir sous un autre jour d’ailleurs. Le titre inclut Wendy cette fois-ci, et ce n’est pas pour rien. Dès la lecture du scénario, j’ai senti que David (Lowery, le réalisateur, ndlr) avait écrit une histoire nouvelle à partir d’éléments connus. Qu’il nous offrait une vraie chance de nous approprier ces rôles qui font partie de notre enfance à toutes et tous. Pour Crochet, je crois qu’aucun autre film n’a autant cherché à le comprendre, à remonter dans son passé pour saisir comment il est devenu le méchant de l’histoire. C’est très amusant de jouer les antagonistes mais j’aime toujours y apporter un peu de vérité. Ma façon de faire est d’imaginer qu’aucun méchant ne se considère comme tel. Dans leur tête, ce sont eux les héros.»

Avez-vous relu le livre de J.M. Barrie?

«Oui et j’ai été étonné de constater à quel point il va droit au but, sans longs dialogues ou grandes descriptions. C’est fou de réaliser comme ce texte finalement pas très dense a nourri nos imaginaires depuis presque 120 ans. Crochet n’apparaît que dans quelques chapitres mais les phrases qui le décrivent sont très spécifiques. Il est présenté comme le seul pirate dont Long John Silver avait peur. Je savais donc que je voulais le rendre terrifiant, sans tomber dans le grand-guignol. Je me suis aussi demandé ce que ça impliquait de vivre avec un crochet. Mon Capitaine voit Mouche comme une extension de lui par exemple, comme la main qu’il n’a pas au bras. Et puis, il y a ce passé dans le pays imaginaire. Comment y est-il arrivé et qu’est-ce qui l’a rendu si agressifenvers Peter? Je n’en dirai pas plus mais le film répond vraiment à la question.»

Vous parlez d’un Crochet terrifiant mais ça reste un film Disney destiné au jeune public. Comment avez-vous dosé les frissons?

«C’était un vrai débat avec moi-même (rires)! Mais j’ai fini par simplement m’appuyer sur David et son talent. Je me sentais entre de très bonnes mains, et je pense que le scénario nous a servi de boussole à tous. Le film réunit de superbes jeunes acteurs et on est parvenus, ensemble, à lâcher tout contrôle pour finir par vraiment jouer. Quand on a essayé nos costumes, la magie a pris. Et dès le premier jour du tournage, chacun interprétait son rôle à 360 degrés.»

Les costumes, parlons-en! Ce ne sont pas exactement des copies de la version animée…

«Et pourtant, on s’en est inspirés. Le manteau de Crochet est rouge par exemple, alors que ce n’est mentionné nulle part dans le livre. On a cherché l’équilibre entre la référence aux silhouettes que tout le monde connaît par cœur et la crédibilité des personnages que nous étions en train de réinventer. Idem pour la forme du crochet. Et pour le costume de Peter, avec ce fameux chapeau pointu.»

Le Capitaine Crochet vous avait-il marqué dans votre enfance?

«Je me souviens que je le trouvais très comique, mais ça ne va pas plus loin. Par contre, il est revenu à moi à travers mon fils aîné. Il a découvert ‘Peter Pan’ quand il avait quatre ou cinq ans, et il ne pensait plus qu’à ça. J’ai donc joué au Capitaine Crochet face à lui partout dans notre maison, et pendant plusieurs années. C’est pour ça que j’ai insisté pour qu’on garde la phrase ‘Crochet est pourri’ dans le film. Celle que les enfants chantent dans le dessin animé, et que j’ai chanté un millier de fois avec mon fils. J’ai donc joué Crochet pour une deuxième fois en quelque sorte. À cela près que la première fois, c’était avec un cintre et une épée en bois dans mon salon.»

Disney fête ses 100 ans en 2023. Qu’est-ce que ça vous évoque?

«Je pense que c’est très important de regarder ce qui a été fait et de le comprendre à la lumière de notre présent. Cela dit, je suis plus curieux des 100 prochaines années que du passé. Je suis bien sûr très fier de faire partie de la célébration du centenaire à travers la sortie de ‘Peter Pan et Wendy’. Mais je tire encore plus de fierté de savoir que le film est moderne et qu’il regarde en avant, pas en arrière.»

‘Peter Pan et Wendy’ sort sur Disney+ le 28 avril.

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