«Scream 6» fait-il peur? C’est l’épisode le plus flippant de la saga depuis «Scream 2»!

Changement de décor pour le tueur cinéphile de ’Scream’! Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, les réalisateurs ayant remplacé Wes Craven à la barre de la saga, entraînent Ghostface à New York pour un sixième volet plus gore, plus kitsch, et étonnamment amusant! Avec le retour de Courteney Cox, Jenna Ortega et Hayden Panettiere pour assurer la transition.

par
Stanislas Ide
Temps de lecture 4 min.

Déjà six films ’Scream’! Que vouliez-vous apporter de neuf dans ce nouveau chapitre?

Matt Bettinelli-Olpin: «On a trouvé nos marques en réalisant le cinquième film, sorti l’an passé. La mécanique de cette deuxième phase de la saga était donc lancée, et on a pu l’emporter vers de nouvelles directions. De la même façon que ’Scream 2’ se distinguait du premier. On a pensé aux suites qui nous plaisent, comme ’Terminator 2’ ou ’Aliens’. Deux films de James Cameron qui ont réussi à radicalement changer la trajectoire dessinée par leurs chapitres originaux.»

Il y a plus de gore et de frissons en général. La pression de vous dépasser était forte?

Tyler Gillett: «C’est vrai qu’on s’est bien lâchés sur ce film-ci. Le truc, c’est qu’on va toujours beaucoup plus loin dans l’horreur en filmant les scènes pendant le tournage, et puis on dose le degré de violence en salle de montage. Mais en toute sincérité, je pense que si ce nouveau film fait tellement peur, c’est parce que le public s’est réellement attaché aux personnages présentés dans le cinquième. Il est donc bien plus inquiet quant à leur sort. La relève est vraiment assurée par Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy Brown et Mason Gooding. Ils n’ont pas à rougir aux côtés de Courteney (Cox, NDLR) ou Hayden (Panettiere, vue dans ’Scream 4’). Cela dit, Ghostface montre un acharnement sans bornes dans ’Scream 6’, et une forme physique jamais vue. Je l’ai rarement trouvé aussi menaçant.»

Courteney Cox est la seule actrice du premier film encore au générique, et vous en avez profité pour tourner une scène à sa gloire…

Matt: «Courteney était très enthousiaste quand elle a découvert cette scène, et elle a tout donné! Elle est arrivée hyper préparée sur le plateau et avait clairement l’intention de s’amuser. C’est la première scène en six films où son personnage reçoit un coup de fil du tueur. Vous vous rendez compte? Ça a rendu ce morceau du film encore plus spécial. On a assisté à sa rencontre avec Roger Jackson (la voix du tueur depuis le premier film, NDLR), avec qui Courteney n’avait pas encore travaillé. C’était aussi cool que fascinant!»

Le scénariste des films, Kevin Williamson, a récemment affirmé que l’ADN de la saga partait de son expérience d’ado gay. Est-ce toujours le cas?

Tyler: «Oui, on en parle souvent avec Kevin. Son expérience d’ado queer fait partie de ce qui l’a poussé à écrire tous les films. En particulier le personnage de Sidney (joué par Neve Campbell, NDLR), qui veut vivre sereinement mais doit développer un sens aiguisé d’alerte face aux menaces. Ce n’est pas hyper explicite dans les premiers films, mais de toute évidence ça a touché toute une partie du public se sentant concernée. Et nous avons eu la chance d’introduire le personnage de Mindy dans le cinquième film. Elle est ouvertement queer, mais elle a aussi la chance de jouer le personnage phare du fan de film d’horreur. Il y en a toujours un ou une dans la bande. Elle connaît toute l’histoire des slashers et sert de guide aux autres, pour leur rappeler qu’ils sont dans un film et qu’il y a des règles à respecter. Pas étonnant qu’elle soit favorite parmi les fans!»

Le film se déroule pour la première fois à New York…

Tyler: «New York façonne l’identité du film. Changer de décor nous a permis de réévaluer le champ des possibles ouvert par ’Scream’. D’où cette nervosité qu’on ne ressentait pas forcément à Woodsboro, la petite ville où tout a commencé. Le résultat est donc plus brutal, mais aussi plus kitsch et absurde à certains moments. C’était notre intention en tout cas.»

‘Scream 6’ sort en salles aujourd’hui.

Qu’avons-nous pensé de «Scream 6»?

Un an à peine après le succès de ‘Scream 5’, Ghostface est déjà de retour pour enfoncer son poignard au plus profond de notre cinéphilie, et servir l’épisode le plus flippant de la saga depuis ‘Scream 2’. Avec l’absence notable de Sidney (Neve Campbell), les nouveaux personnages prennent définitivement la relève et forment désormais un attachant ‘Core-Four’, mené par les talentueuses Jenna Ortega (vue dans la série ‘Wednesday’) et Melissa Barrera. Mais que les puristes se rassurent, Courteney Cox est toujours là dans son tailleur fluo légendaire pour les recadrer, et pour décrocher le téléphone dans une scène déjà mémorable. Très kitsch (parfois trop) dans sa volonté de rester connecté aux films précédents, moins drôle aussi, ‘Scream 6’ se distingue par le retour des grands frissons. Ses scènes de meurtre sont très gore, mais surtout plus ludiques, profitant du nouveau décor new-yorkais pour jouer avec nos nerfs dans le métro, ou sur une échelle faisant le pont entre deux immeubles. Contre toute attente, la saga qui ne raccroche jamais prouve qu’elle a encore de beaux jours devant elle. 3/5