«Succession» revient pour une quatrième et dernière saison: «Les auteurs sont formidables»

Avec la quatrième saison de ‘Succession’, nous prenons définitivement congé de l’impitoyable magnat des médias Logan Roy et de ses enfants chamailleurs. Un feu d’artifice, promet l’acteur principal Brian Cox (76). Nous n’en attendions pas moins d’une série HBO qui a raflé pas moins de 13 Emmy Awards.

par
Ruben Nollet
Temps de lecture 4 min.

Comment décririez-vous la situation de Logan Roy, votre personnage, au début de cette dernière saison?

Brian Cox : «Same Logan, different shit. (rires) Il est un peu contrarié, car ses enfants ne viennent même pas à sa fête d’anniversaire. Ils lui tournent le dos publiquement, et cela fait mal. Mais il y est habitué aussi, et il réagit de la manière qu’on lui connaît. Au lieu de se contenir, il appuie à fond sur le champignon.»

Dans le premier épisode, il se demande s’il y a une vie après la mort. Quelle est l’importance de la mort pour lui?

«Il est très pragmatique. Je ne pense pas qu’il s’en préoccupe vraiment. Au contraire, il n’a pas du tout l’intention de baisser les bras. Il compte bien s’engager pleinement dans cette bataille avec ses enfants. Ils semblent peut-être agir de concert, mais Logan les connaît suffisamment pour savoir qu’ils sont tous les trois très égoïstes.»

Il a aussi une nouvelle compagne, Kerry. Que représente l’amour pour quelqu’un comme Logan Roy?

«La confiance. Avec Kerry, il a enfin trouvé quelqu’un de fiable, qui n’a pas d’agenda caché. Logan est toujours à la recherche de personnes auxquelles il peut faire confiance, qui ne lui planteront pas un couteau dans le dos comme le font ses enfants. Il voudrait bien l’amour, mais il sait que ce n’est pas pour lui. La confiance est beaucoup plus importante.»

Comme l’indique le titre, la série parle de qui doit succéder à Logan à la tête de l’entreprise. Logan pense-t-il encore qu’un de ses enfants en est capable?

«Il leur a donné leur chance à tous, en tout cas. Je pense que Siobhan était sa favorite au départ. La relation entre un père et sa fille est déjà spéciale. Logan aurait trouvé formidable qu’elle prouve en être capable, mais elle n’est pas à la hauteur. Elle ne parvient pas à se contrôler, a une moralité douteuse. On le voit aussi dans son mariage avec Tom. Il est intéressant de voir l’évolution de la relation entre Logan et son gendre. Tom a une constance que n’ont pas les autres membres de sa famille. Il est une constante, et c’est la raison pour laquelle Logan le soutient.»

Ressentez-vous après toutes ces années une affinité avec Logan Roy, ou son monde est-il trop éloigné du vôtre?

«On cherche toujours des choses qu’on a en commun avec les personnages qu’on joue. Je suis un père moi aussi, et je sais que j’ai toujours eu du mal à poser des limites. J’ai trop souvent été absent aussi. Tout comme Logan, j’ai trop donné priorité à ma carrière. Même si je pense pouvoir dire que mes enfants m’aiment quand même, me soutiennent et me sont reconnaissants à plusieurs égards.»

Quel regard portez-vous désormais sur la série dans son ensemble? D’où ce succès de ‘Succession’?

«C’est simple: les scénarios. Les auteurs sont formidables, avec Jesse (Armstrong, le concepteur de la série, ndlr) en tête. C’est un génie. Il comprend l’art d’inventer des histoires sans la moindre redondance, qui font aussi l’effet d’un coup de poing. En tant qu’acteur britannique, vous apprenez à avoir du respect pour l’auteur. Il est primordial. Nous grandissons avec Shakespeare, que voulez-vous? En Amérique, tout le monde n’a pas cette attitude, même si ce respect commence à grandir là aussi. Mais ‘Succession’ peut donc s’appuyer sur des scénarios formidables, avec en plus d’excellents réalisateurs, techniciens et musiques. Et un casting formidable, bien sûr. (rires

La quatrième saison de ‘Succession’ est disponible sur Be TV (Be 1) depuis le 27 mars, avec un nouvel épisode diffusé chaque semaine.

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