Katana, le Sabre de samouraï

Le Katana, également connu sous le nom de sabre de samouraï, représente une catégorie de sabres forgés originellement au Japon. Ces épées sont classifiées en Katana (Tachi, Uchigatana), Wakizashi et Tanto en fonction de leur dimension. Les artisans spécialisés dans la fabrication des Katanas sont appelés "Toko" (artisan du sabre), "Tosho" (maître du sabre) ou "Katana kaji" (forgeron du sabre).

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Le Katana, bien plus qu'une simple épée

Considéré comme l'âme même du samouraï, le Katana possède une beauté formelle dotée de significations symboliques profondes. Son utilisation en tant qu'arme remonte à l'Antiquité, et de nombreux Katanas sont aujourd'hui hautement valorisés en tant qu'œuvres d'art. Les lignées ancestrales, y compris la famille impériale et les sanctuaires, considèrent les Katanas de trésor (comme l'Amenomurakumono tsurugi) comme des symboles de pouvoir. Ils ont également joué un rôle central dans la culture spirituelle, représentant "l'âme même du samouraï face au contexte du gouvernement militaire". Ces épées se caractérisent par un processus de pliage et de forgeage de deux métaux distincts, l'acier dur et cassant ainsi que le fer doux, unissant le Toshin (corps de la lame) et le Nakago (âme). Le Nakago présente des trous (Mekugi holes) permettant de fixer la lame au Tsuka (poignée) à l'aide d'attaches.

 

Le Katana transcende son rôle d'arme pour devenir une forme d'art à part entière. En contraste avec les épées d'autres nations, la caractéristique prédominante du Katana réside dans la valeur artistique intrinsèque de la lame elle-même, indépendamment des accessoires tels que le Koshirae. Cité dans le poème intitulé "Un poème sur le Katana" d'Ou-yang Hsui dans le Baisong, ce sabre japonais suscite l'admiration d'un marchand de Yueh (Chine du Sud), venant spécifiquement au Japon pour acquérir ces trésors artistiques, tant pour leur ferrure que pour leur esthétique. Bien que le poème ait pour objectif initial de déplorer la présence au Japon de livres déjà perdus en Chine plutôt que de se concentrer sur les Katana, il révèle que la beauté de ces armes était déjà reconnue par des étrangers curieux de la fin de la période Heian au début de la période Kamakura, en tant qu'exportation précieuse du Japon.

Ne pas se briser ni se plier

La nature du Katana se manifeste dans sa capacité exceptionnelle à ne pas se briser ni se plier. On estime que le processus de fabrication du Katana a été développé pour concilier harmonieusement trois natures conflictuelles : la résistance à la rupture, la résistance à la flexion et la capacité de coupe précise. Dans la métallurgie moderne, cette capacité est connue sous le nom de "compatibilité de la force et de la ténacité", et la recherche sur l'amélioration des matériaux structurels se poursuit inlassablement. Tout compromis dans cette équation délicate peut compromettre l'équilibre de cette compatibilité.

L'équilibre entre la résistance à la rupture et la netteté de la coupe est également difficile à atteindre. Cette prouesse est réalisée grâce à une structure ingénieuse, appelée "gradation fonctionnelle", où la dureté diminue progressivement du tranchant vers le cœur de la lame, générant ainsi une contrainte résiduelle de compression au niveau du tranchant. Bien que des défauts invisibles puissent rendre une épée vulnérable, un Katana dans son état idéal est réputé comme "l'outil de coupe le plus solide du monde", une réputation justifiée par des exemples tels que le "Kabuto-wari (fendre un casque)" réalisé par le groupe Dotanuki dirigé par Kenkichi SAKAKIBARA, où même une simple feuille de papier tomberait sous le tranchant du Katana.

Le Katana est une arme de coupe

 

Le Katana se distingue par son expertise dans l'art de la coupe et n'est pas une arme d'estoc. Sa particularité réside dans le fait qu'il n'est pas nécessairement léger si l'on compare la longueur de sa lame, car sa poignée est plus longue que celle des autres sabres. Malgré cela, parmi les épées à double main, le Katana est l'une des plus légères. Son design original est axé sur la fonction de "couper". Cependant, pour effectuer une coupe efficace, il est essentiel d'adopter une technique de glissement et de tir afin d'appliquer la force dans un angle droit contre l'objet à couper, compte tenu de la légèreté de l'épée. Lors de l'affûtage pour une utilisation destinée à "couper et tuer", il est nécessaire de le faire dans le sens du glissement, similaire à la manipulation d'un couteau de cuisine à double tranchant.

Un peu d'histoire

En retrouvant les racines historiques, de la période Kofun à la période Nara, les sabres étaient distingués entre usage cérémoniel et usage réel, où le "Keito Tachi" et le "Kurozukuri-no Tachi" étaient dédiés uniquement à la fonction de "couper". Au cours de la période Heian, le "Kogarasu" a adopté le "Kissaki moroha-zukuri (style de pointe à double tranchant)" pour permettre également le "poignardage". Cependant, par la suite, le Tachi et l'Uchigatana ont abandonné le Kissaki moroha-zukuri et ont été courbés pour faciliter le "coupage" par le poignet.

De nombreuses épées fabriquées pendant la période de guerre sont gravées de noms de divinités shintoïstes et bouddhistes, ou de mantras, reflétant ainsi les croyances profondes des guerriers. Sur le plan technique, à une époque où la théorie du cristal métallique ou de la transition de phase n'était pas encore résolue, les artisans de l'épée ont persévéré pour créer des outils de coupe exceptionnels du point de vue scientifique. Cette réalisation continue de susciter un vif intérêt de nos jours. En effet, le contrôle technique dans le style "boîte noire" repose sur l'accumulation et la transmission de nombreuses méta-informations, y compris les changements apparents, la texture et l'odeur, qui ne sont ni théoriques ni verbalisés.

Le Katana, plus qu'une arme, une discipline de vie

Les valeurs et les rôles du Katana sont exceptionnels, particulièrement dans des situations où les individus sont confrontés à des dangers mortels, non seulement dans le combat, mais également dans d'autres aspects de la vie qui exigent une détermination particulière. Dans ce contexte, le Katana représente la véritable essence du samouraï, avec une valeur mentale et religieuse en tant que trésor sacré, ainsi qu'une valeur artistique. On peut retrouver une partie de ces valeurs dans le code d'honneur du Samouraï, le Bushido.