35 % des poissons sont pêchés pour rien

Un nouveau rapport de l'ONU épingle le phénomène, toujours plus important, de la surpêche, mais aussi du gaspillage important engendré par la pêche mondiale.
par
ThomasW
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Ce lundi 9 juillet, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié son rapport sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture.

Dans ce rapport de 227 pages, on apprend que le nombre de poissons pêchés dans la nature dans le monde s'est stabilisé depuis le début des années 1990 et représente aux alentours de 90 millions de tonnes par an. Par contre, l'aquaculture ne cesse de se développer et occupe une place de plus en plus importante depuis 30 ans. Si bien que d'ici 2030, l'ONU prévoit que la production issue de la pêche de capture et de l'aquaculture atteindra les 201 millions de tonnes, contre 171 millions de tonnes aujourd'hui.

 

Un poisson pêché sur trois n'arrive pas dans nos assiettes

Ce nouveau rapport souligne également l'inquiétante montée du gaspillage au fil des ans. 35 % des poissons pêchés sont abandonnés en mer ou jetés après leur capture. Ils ne sont pas consommés et ne finissent pas dans nos assiettes, soit parce qu'ils sont trop petits, soit parce qu'il s'agit de « prises accessoires ». Beaucoup de pertes sont également dues à une mauvaise gestion ou à manque d'équipement, notamment en matière de réfrigération.

 

La surpêche inquiète

Dans la partie consacrée à la situation des poissons sauvages, le rapport indique qu'en 2015, Près de 59,9 % des espèces commerciales de poissons suivies par la FAO étaient pêchés à des niveaux biologiquement durables. Néanmoins, 33,1 % étaient pêchés à des niveaux biologiquement non viables. Le rapport SOFIA 2018 décrit cette situation comme «inquiétante». Selon l'ONU, la surpêche atteignait 10 % en 1975, près de 25 % en 1992 et 33,14 % en 2015. Ce chiffre n'a jamais été aussi important.

En 2014, Yann Arthus-Bertrand considérait que la surpêche était la principale menace pour les mers des globes. « Certains chalutiers utilisent des filets qui raclent les fonds marins. C'est un peu comme si vous utilisiez un bulldozer pour ramasser des pommes. Il ne reste plus grand-chose après son passage », nous avait expliqué le photographe et réalisateur français à l'occasion de la journée mondiale de l'environnement.