Comment les vêtements usagés des Belges finissent brûlés au Kenya?

Une enquête montre que la Belgique se débarrasse de grandes quantités de vêtements de mauvaise qualité au Kenya.

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Belga avec rédaction en ligne
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En 2021, plus de 900 millions d’articles textiles usagés auraient été exportés depuis l’Europe vers le Kenya, ressort-il d’une enquête menée par Clean Up Kenya et Wildlight pour la Fondation Changing Markets, citée dans La Libre Belgique jeudi. La Belgique exporte aussi de larges quantités de vêtements de piètre qualité vers ce pays et le Cameroun.

Un tiers des vêtements immédiatement jetés ou brûlés

Sur les 900 millions de vêtements usagés envoyés depuis l’Europe vers le Kenya, il est estimé que 458 millions sont des déchets inutilisables, et que 307 millions d’entre eux sont susceptibles de contenir des fibres plastiques, relève le rapport, intitulé «Trashion».

La Belgique participe à ce phénomène car près d’un tiers des 3.066.540 vêtements usagés expédiés directement de notre pays vers le Kenya contenaient du plastique et étaient de si mauvaise qualité qu’ils étaient immédiatement jetés ou brûlés. Notre pays exporte également de grandes quantités de vêtements vers le Cameroun.

Un facteur de la pollution plastique mondiale

Le rapport pointe que les déchets de vêtements synthétiques représentent «un facteur moins connu mais néanmoins significatif de la pollution plastique mondiale». Il fait état d’articles usagés de qualité moindre qui se retrouvent disséminés sur des marchés, déversés dans la rivière Nairobi, forment des décharges immenses, ou sont utilisés comme combustibles, avec le risque de problèmes d’inhalation de fumée à cause des émanations.

Une source de revenus pour certaines organisations caritatives

Mais pourquoi et comment les vêtements usagés des Belges et des Européens se retrouvent au Kenya et dans d’autres pays d’Afrique? «La plupart sont des dons et le commerce est devenu une importante source de revenus pour certaines organisations caritatives», indiquent les auteurs de l’enquête. Ils demandent donc plus de transparence et voudraient que les marques soient obligées de payer pour leurs déchets mais aussi que les vêtements soient conçus de manière durable.

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