Crise des migrants: Au Sénégal, des actions concrètes contre l'envie de partir
L'UE européenne a récemment débloqué huit millions d'euros pour un programme chargé de combattre "les causes profondes" de la migration dans la région de Matam. Longtemps, l'immigration irrégulière y a été une solution pour pallier aux difficultés financières des ménages. Ce financement s'inscrit dans la volonté de l'UE de diminuer le nombre de migrants en provenance de la région, souvent qualifiés d'économiques, par rapport à des migrants syriens qui fuient la guerre.
Une alimentation convenable. Des groupes de discussions permettront de parler du besoin d'une alimentation équilibré. "Tout le monde ne sait pas qu'une nourriture variées est indispensable", note Ousseynou Diakhaté, un des responsables de la Cellule de lutte contre la malnutrition. "Dans cette région, il y a notamment des problèmes de carence en vitamine A, ce qui a des conséquences sur la vue. La carotte est une bonne source de cette vitamine. Mais il faut l'apprendre aux familles."
Autosuffisance en riz. Le tieboudien, plat national à base de riz et de poisson, peut offrir une alimentation équilibrée. Mais le pays a longtemps été dépendant d'importations de riz de pauvre qualité nutritive. Le pays espère parvenir à l'autosuffisance d'ici 2017, avec des espèces plus riches en nutriments. Ph. Alioune Ndiaye / Jokkale
La lassitude des familles d'exilés. "Nous ne voulons plus voir noir nos maris, nos fils, risquer leur vie pour se rendre en Europe. Nous les voulons ici, avec nous." Les femmes de Matam ne cachent pas leur fatigue de voir leurs proches quitter la région pour gagner de quoi nourrir les familles entre deux récoltes. Elles l'ont répété au Commissaire européen en charge du développement, Neven Mimica.
Le drame de la migration. Au début des années 2000, le Sénégal a été un point de départ pour l'Europe. Les candidats à l'exil embarquaient à Saint Louis dans de fragiles embarcations, afin de rejoindre Canaries. Parmi les candidats à cette périlleuse traversée, beaucoup de jeunes hommes originaires de la région de Matam, désireux d'offrir des moyens de subsistance à leur famille entre deux récoltes.