Des industriels veulent censurer les photos d'animaux pris dans les filets de pêche en Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, cinq industriels de la pêche veulent interdire la diffusion des photos et des vidéos prises à bord de leur bateau. Les images des manchots et des dauphins pris au piège dans leurs filets ne seraient pas bonnes pour les affaires.
par
ThomasW
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Selon les estimations officielles, en Nouvelle-Zélande, pour chaque kilo de poisson pêché, il y a environ 200 grammes de « prises accessoires », c'est-à-dire d'autres espèces marines que celles qui étaient ciblées par les filets de pêche. Il n'y a pas de chiffres officiels, mais des groupes de défense de l'environnement estiment que ces « prises accessoires » contribuent grandement au déclin des certaines espèces de manchots, de lions de mer et de dauphins.

Volonté d'installer des caméras sur tous les chalutiers

Pour contrôler les prises accessoires et les rejets illégaux de poissons, le gouvernement a installé des caméras de surveillance sur certains chalutiers. Actuellement, seuls 25 % des bateaux de pêche sont équipés de ces dispositifs, mais les autorités néo-zélandaises veulent étendre ces caméras à tous les bateaux de pêche.

Ce projet inquiète les géants de la pêche. Cinq leaders de l'industrie de la pêche ont écrit une lettre au ministère des Industries primaires. Ils lui demandent de faire en sorte que les images capturées sur les bateaux ne puissent être diffusées à la population. Ils évoquent l'atteinte à la vie privée des employés à bord et la protection de secrets commerciaux.

"La solution est d'arrêter de faire ça"

« Il y a des images que l'industrie de la pêche ne veut pas que nous voyons », a déclaré le responsable de l'organisation Forest & Birds à The Guardian. « Ce qu'ils disent c'est que le fait d'attraper des manchots en voie de disparition, de jeter par-dessus bord des prises entières de poissons et de tuer des dauphins d'Hector est quelque chose d'horrible à montrer à la télévision. Eh bien, la solution est d'arrêter de faire ça et de ne pas cacher les preuves", a-t-il ajouté.

Une demande rejetée par le ministre de la pêche

De son côté, après quelques jours de réflexion, le gouvernement a finalement rejeté la demande des industriels. Ce jeudi 18 janvier, le ministre de la pêche, Stuart Nash, n'a pas vu de raisons de changer la loi. Il a déclaré que c'était à l'industrie de la pêche d'améliorer ses pratiques pour éviter de tuer des espèces protégées plutôt que d'essayer de cacher des preuves aux yeux du public.