Des sociétés belges déversent illégalement leurs déchets près d'un village français
Cela fait des mois que des camions s'arrêtent au milieu de la nuit près de Rédange, pour déverser des déchets tels que des gravats de construction ou des appareils électro-ménagers. Résultat: un immense tas s'est créé sur des dizaines de mètres de long et ce sont désormais plus de 200 tonnes qui font partie de cette décharge illégale, au grand dam des locaux.
Des camions belges
En analysant les déchets déposés par les camions, les autorités ont découvert que certains camions viennent de Brecht, une commune anversoise. L'enquête révèle même que les véhicules viendraient de deux sociétés de transport belges, à savoir Mondial Services et le groupe Jost. Ce dernier a d'ailleurs réagi par voie de communiqué en expliquant que le problème venait de "Mondial Services", une société de gestion de déchets basée à Bruxelles.
Belga / E. Lalmand
En effet, le groupe Jost affirme que les déchets ont été déversés dans des villages français pour le compte de "Mondial Services". Cette société aurait même accueilli les différents chauffeurs du groupe Jost, qui a son siège à quelques kilomètres de là au Luxembourg, pour leur dire où déverser les déchets, rapporte Véronique Hustin dans le communiqué. Elle a également déclaré que ses chauffeurs avaient réalisé que la société était louche, et qu'ils étaient préoccupés par ces pratiques. Plusieurs sociétés de transport seraient d'ailleurs victimes de "Mondial Services" dans cette affaire.
Déjà dans le collimateur
Le groupe Jost n'est pas réellement un bon élève en la matière, lui qui est au centre d'une affaire de dumping social et de traite des êtres humains depuis 2015 avec certaines de ses filiales slovaques et roumaines. Toutefois, le maire de Rédange Daniel Cimarelli dénonce "des pratiques de mafia", et affirme que les camions continuent encore aujourd'hui à déverser leurs déchets.
"Au cours des deux dernières années, la quantité de déchets provenant de l'autre côté de la frontière a vraiment explosé", a aussi déclaré à Politico Thomas Daguin, chef des douanes de la région Lorraine, dans le nord-est de la France. Au lieu des drogues, cigarettes et autres substances de contrebande, les douaniers voient désormais de plus en plus de camions remplis de déchets. Les agents de Daguin sont passés de sept tonnes signalées en 2017 à pas moins de 139 l'année d'après. Cette tendance est encore à la hausse mais les chiffres de 2019 ne sont pas encore disponibles.