En France, Vinci renonce à réclamer l'argent perdu aux péages d'autoroute à cause des gilets jaunes
«Cette procédure sans doute insuffisamment expliquée, donc mal comprise, a suscité depuis hier un grand nombre de réactions négatives», a reconnu Vinci. «Vinci Autoroutes a décidé de renoncer à son application.» Le géant français du BTP, pour qui les concessions d'autoroutes comprennent une part importante des revenus, avait annoncé lundi que les automobilistes devraient régulariser leur situation s'ils n'avaient pas pu payer un péage à cause de blocages des «gilets jaunes».
Cette annonce de Vinci a provoqué plusieurs réactions négatives chez des membres du gouvernement, au moment où celui-ci cherche à apaiser plusieurs semaines de mobilisations aux revendications multiples mais tournant largement autour du pouvoir d'achat. Sur France info, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, avait jugé «très incongru» le choix de Vinci, tandis qu'Elisabeth Borne, ministre des Transports, avait estimé que cette demande n'était pas «fondée sur le plan juridique».
Chez les deux autres grands exploitants d'autoroutes en France, la Sanef, filiale de l'espagnol Abertis, a fait savoir à l'AFP qu'elle ne mènerait pas de telles régularisations. APRR, filiale d'Eiffage, a pour sa part, selon le journal Le Progrès, envoyé des avis majorés de l'amende prévue par le code de la route.