« Flygskam » : De plus en plus de Suédois renoncent à prendre l'avion

En janvier dernier, l'adolescente suédoise Greta Thunberg avait montré l'exemple. Pour se rendre au Forum de Davos, en Suisse, la militante pour le climat de 16 ans avait préféré faire 32h de train plutôt que de prendre l'avion. « J'ai arrêté de prendre l'avion par conviction, parce que je ne veux pas dire une chose et agir autrement. J'estime qu'il est insensé que des personnes qui discutent notamment ici du dérèglement du climat, arrivent en jet privé", avait déclaré Greta Thunberg.

« Flygskam », la honte de l'avion en Suède
Le cas de Greta est loin d'être isolé. De plus en plus de Suédois abandonnent l'avion au profit du train. Le phénomène porte même un nom : le « flygskam », qui se traduit en français par "la honte de l'avion". Habitués à prendre l'avion pour se rendre à l'étranger, les habitants sont en train de changer leurs habitudes et leur façon de voyager.
Un nouvel engouement pour les voyages en train
Ce nouvel engouement pour le train est bien visible dans la société. Le nombre de passagers dans les vols intérieurs a baissé l'an passé en Suède tandis que, selon RTS, la compagnie ferroviaire suédoise historique a vu sa clientèle d'affaires croître de près de 5 %. Le nombre de passagers dans les trains de nuit a quant à lui augmenté de 11 %.

Autre signal : il y a quelques jours, la ville de Stockholm a accueilli le premier salon des vacances en train. Nous sommes inquiets pour le climat et nous avons voulu faire quelque chose de vraiment concret. Nous allons à Turin pour les fêtes de Pâques, c'est 37 heures de train. Juste pour l'aller. Mais on n'a même pas regardé les vols , a expliqué à France Inter un visiteur du salon qui s'est engagé à ne pas monter dans un avion en 2019.
Le gouvernement suédois joue également un rôle dans cette tendance. La Suède ambitionne de devenir le premier pays neutre en carbone d'ici 2045. Pour cela, le pays a notamment mis en place une taxe sur les billets d'avion et investit dans les chemins de fer.