Les aventures de Julien Doré au Japon

Avec la sortie de son album "&" au Japon, accompagné de titres inédits, Julien Doré dit réaliser un rêve au moment où la chanson française a plus de mal qu'auparavant à se frayer une place au pays du Soleil levant.
par
Pierre
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"Les concerts au Japon en juillet 2015 m'ont donné l'envie très forte d'offrir une existence à ce nouvel album dans ce pays précisément. C'était une volonté dès le départ de faire voyager cette musique dans la perspective de rejouer ici", a-t-il confié à Tokyo. Un concert est prévu en mai dans la capitale nippone.

"Le vrai sens de la musique, c'est quand elle dépasse son aspect original, quand elle se transforme et devient un autre objet, en l'occurrence un CD différent, avec un livret de textes traduits en japonais (mais chantés en français) et des titres inédits".

Outre 'La Javanaise' de Serge Gainsbourg, reprise en langue nippone, "revisitée et réhabitée", l'album "&" publié au Japon comporte 'Paris-Seychelle's, le tube du précédent CD, 'Love', ainsi que 'Tokyo', une chanson exclusive inspirée du séjour précédent dans l'archipel.

"Je l'avais écrite pour "&", mais c'était la seule chanson citadine et elle rompait avec les autres titres tournés vers la nature, donc nous l'avons enlevée. Mais pour la version japonaise en revanche, elle tombait très bien".

La musique, valeur universelle

"La musique a cet atout qui fait que peu importe la langue, la distance ou le fossé culturel, elle a une sorte de valeur universelle et une puissance qui dépassent même celui qui l'a créée", souligne le chanteur qui avait été convié sur scène en 2015 par une troupe de Japonais amoureux de la chanson française.

Cette fois, c'est un autre passionné, le responsable de la maison de disques Respect Record, Kenichi Takahashi, qui ajoute Julien Doré à son catalogue où figurent entre autres Zaz, Brigitte, Tryo et un coffret de 13 CD de Juliette Gréco.

"Julien Doré, un homme qui, tout en chantant l'amour et la nature, a une présence agressive sur scène, un paradoxe qui le rend unique. Il arrive en outre au Japon avec un titre d'album qui signifie "et" et représente la notion de lien (kizuna) chère aux Japonais", explique M. Takahashi.

Cette arrivée d'un nouvel artiste français au Japon intervient alors que vient de fermer le Bureau Export, structure semi-publique qui était chargée de promouvoir la musique française dans l'archipel.