Les pays les plus pauvres « font les frais du réchauffement », dénonce Oxfam

Le rapport intitulé «Qui fait les frais du réchauffement ? « étudie la situation de la Somalie et du Mozambique, où des millions de personnes souffrent déjà des conséquences de longues sécheresses et de cyclones dévastateurs. Les dégâts causés par deux cyclones en début d'année au Mozambique ont coûté 3,2 milliards $ au pays, soit plus d'un cinquième de son produit intérieur brut (PIB).
«Les gouvernements riches, qui avaient promis d'aider les nations pauvres à s'adapter à la crise du climat, n'ont finalement pas été à la hauteur», dénonce Winnie Byanyima, directrice générale d'Oxfam International. «Les nations les plus pauvres et les plus endettées du monde sont celles qui ont le moins contribué à cette crise. Ce sont pourtant elles qui en font les frais».
Des chiffres gonflés ?
Le 13 septembre dernier, les pays développés ont annoncé avoir versé 71 milliards $ afin d'aider les nations plus pauvres à réduire leurs émissions et à s'adapter, un chiffre qu'Oxfam soupçonne d'avoir été gonflé mais qui est de toute façon bien loin de l'objectif fixé, avertit l'organisation.
L'année dernière, la sécheresse qui a touché la Corne de l'Afrique a rendu plus de 15 millions de personnes tributaires de l'aide humanitaire en Somalie, en Éthiopie et au Kenya. Les cyclones en Mozambique ont rendu 2,6 millions de personnes vulnérables. Si des fonds substantiels étaient alloués à la lutte contre le changement climatique chaque année, les pays pourraient limiter l'impact des chocs climatiques, en diversifiant les cultures, en économisant l'eau ou encore en investissant dans de meilleurs systèmes de suivi météorologique, souligne encore Oxfam.