Seppe Smits hiverne dans la neige

Beaucoup de gens seraient ravis de ‘sauter' l'hiver, mais pour le snowboarder Seppe Smits, cette saison pourrait durer une éternité. La majeure partie de l'année, vous le trouverez sur des sommets enneigés, où il se prépare physiquement à une saison très chargée en compétitions.
par
Pierre
Temps de lecture 4 min.

Vous êtes un snowboarder freestyle, spécialisé en big air, halfpipe et slopestyle. Quelle est votre discipline préférée?

"Dans le slopestyle, vous trouvez le plus de variété, car c'est une combinaison de tout ce qui est possible dans le snowboard freestyle. Il inclut toujours quelques big airs, suivis d'autres obstacles sur lesquels vous devez effectuer toutes sortes de ‘tricks' créatifs. Ces différentes figures et combinaisons sont alors évaluées par un jury en fonction de la diversité, de l'exécution, du degré de difficulté, du style et de l'originalité. Celui qui a le plus de points gagne la compétition."

Connaissez-vous à l'avance le contenu du parcours?

"De temps à autre, vous le trouvez en ligne, mais de ces dessins, il est difficile de se faire une idée de ce que cela va donner concrètement sur le terrain. Avant la compétition, vous avez en général un ou deux jours d'entraînement au cours desquels vous allez explorer au mieux le slopestyle pour composer une belle descente. A ce moment-là, vous laissez libre cours à votre créativité, en tenant compte de vos propres forces et faiblesses."

Comment se déroule une journée habituelle pour vous?

"Mon planning dépend en grande partie du temps qu'il fait. Si le ciel est dégagé, je me lève tôt, je prends un petit déjeuner bien consistant et je pars en montagne. En fonction des conditions, je m'exerce à une figure précise ou à un saut particulier que je veux parvenir à maîtriser. Si le temps ne permet pas d'aller faire du snowboard, je fais du fitness pour être physiquement assez résistant pour supporter toute une saison."

A quoi ressemble une telle saison?

"Vu que nous sommes dans une année de qualification olympique, je voyage dans le monde entier pour participer à des compétitions. Durant les mois de novembre et décembre, je vais ainsi m'entraîner en Suisse, en Autriche, en Allemagne, en Chine et en Amérique. Pour une compétition, je reste de cinq à sept jours en moyenne dans un pays. Cela veut dire: entraînements – avec le jetlag -, qualifications ou demi-finales, à nouveau entrainements et puis encore une journée de finale."

Comment avez-vous fait le choix entre le ski et le snowboard?

"A l'âge de trois ans, j'étais déjà sur des skis, car mes parents m'emmenaient chaque année aux sports d'hiver. A neuf ans, j'ai essayé pour la première fois le snowboard. Je m'y suis si vite attaché que je n'ai pas tardé à lâcher les skis. Ma passion pour le snowboard n'a cessé de grandir, de telle sorte que tout au long de l'année, mes parents ne me conduisaient pas à l'entraînement de basket ou de foot, mais à la piste de ski indoor."

Quelle expérience vous a le plus marqué jusqu'ici?

"Les Jeux Olympiques de Sotchi, en Russie, il y a deux ans. Là, j'ai participé au slopestyle et j'ai atteint la treizième place. J'ai donc raté la finale d'une petite place, même si c'était certainement une bonne prestation. J'ai pu réussir tous les tricks que je m'étais fixés comme objectifs."

Quels changements aimeriez-vous voir se produire dans le monde des sports d'hiver?

"Au niveau de la pollution, il reste beaucoup à faire. En ce moment, je me trouve en Suisse sur un glacier que j'ai vu fondre de manière effrayante ces dix dernières années. Je vois tous les jours aussi des déchets qui traînent dans les montagnes. A toutes les personnes qui partent aux sports d'hiver: regardez le paysage et essayez de respecter l'environnement."

Quels sont vos projets pour l'avenir?

"La saison à venir sera très importante pour pouvoir me qualifier pour les Jeux Olympiques de 2018. Et puis, j'aimerais aussi encore m'essayer au backcountry snowboarding, où vous faites du snowboard hors piste dans la poudreuse. Ensuite, il faudra attendre un peu pour voir si mon corps sera toujours capable de faire tous les ‘tricks' que les jeunes générations présentent aujourd'hui. En ce moment, je n'échangerai ma vie de snowboarder pour rien au monde. Parcourir une grande partie de la planète tout en faisant ce que j'aime faire par-dessus tout – que vouloir de plus?"

Charlotte De Cort

Qui est Seppe Smits?

Sebastien 'Seppe' Smits est un virtuose du freestyle snowboard, spécialisé dans les disciplines big air, halfpipe et surtout slopestyle. Le Belge de 25 ans ne passe pas beaucoup de temps au pays, car il voyage d'une région enneigée à l'autre. En 2014, le sportif a pu participer aux Jeux Olympiques en Russie, où il a concouru dans la catégorie slopestyle. Cette année, il enchaînera les entraînements et compétitions pour pouvoir se qualifier pour les Jeux Olympiques de 2018.

Ph. Red Bull Content Pool - Kaat De Malsche