Sous pression, la France va ouvrir deux nouveaux centres pour les migrants de Calais

Huit mois après le démantèlement de la "Jungle", la France va ouvrir deux nouveaux centres pour migrants dans les Hauts-de-France.
par
Camille
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L'objectif de 'ouverture de nouveaux camps est de faire baisser la pression à Calais, où les candidats à l'exil subissent des "traitements inhumains" selon le Conseil d'État. "Nous ne voulons pas recommencer les mauvaises expériences du passé et nous ouvrirons deux centres assurant l'hébergement et l'examen des situations de ces personnes", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.

Situation délicate pour le gouvernement français

Les deux centres seront situés à Troisvaux et Bailleul. Ils disposeront à eux deux de 300 places et devraient ouvrir "dans les 10 jours qui viennent".

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Pour le gouvernement, l'équation à Calais, où viennent de nouveau errer des centaines de migrants avec l'espoir de gagner l'Angleterre, est toujours aussi complexe. Le ministre de l'Intérieur ne veut pas revoir ce qu'il avait qualifié en juin d'"abcès de fixation", semblable à la "Jungle" de Calais. Apparu au printemps 2015, ce gigantesque bidonville avait compté des milliers de migrants jusqu'à son démantèlement fin octobre 2016. Mais les autorités sont aussi sommées de répondre à la grave situation humanitaire sur place.

 

"Un premier pas important"

C'est un premier pas important, juge Didier Degrémont, du Secours catholique. Mais Christian Salomé, de l'Auberge des migrants, une autre association très active sur place, s'est montré plus réservé. Il prône plutôt des "couloirs humanitaires" vers l'Angleterre.

 

Le Conseil d'État avait dressé un constat alarmant des conditions de vie des migrants, évoquant leur "état de dénuement et d'épuisement": faute de point d'eau, ils ne peuvent "ni se laver ni laver leurs vêtements" et "souffrent en conséquence de pathologies telles que la gale ou des impétigos", entre autres.

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Confronté à de graves accusations de violences policières à l'égard des migrants dans cette commune, M. Collomb a aussi annoncé qu'il avait demandé un rapport à ses services, "afin de disposer d'une vision impartiale de la situation". Selon l'ONG Human Rights Watch, l'usage de gaz poivre contre les migrants est "routinier" à Calais.