Suspecté d'avoir enfoui des déchets radioactifs, Duferco porte plainte

Suspecté d'avoir enfoui des déchets radioactifs à La Louvière en 2011 dans une enquête menée par le magazine Médor, le groupe Duferco affirme avoir transmis le dossier «à ses avocats en vue d'un dépôt de plainte pour délit de calomnies».
par
Nicolas
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«Duferco a appris aujourd'hui la publication d'un article dans le magazine Médor portant de graves accusations à son encontre. La Direction du groupe s'insurge contre cet ensemble de mensonges et de calomnies», indique le communiqué du groupe sidérurgique.

Une plainte a été déposée

Le magazine Médor a publié une enquête se basant sur des témoignages d'ex-membres du personnel de l'entreprise Duferco à La Louvière. Une plainte a été déposée au Parquet de Mons par d'anciens travailleurs, ce que confirme le Procureur du Roi de Mons, sans autre commentaire.

«Constatant les nombreux procès d'intention qui lui sont faits sur la base de témoignages peu crédibles, Duferco ne peut que réagir de manière objective: d'une part, le dossier est transmis à ses avocats en vue d'un dépôt de plainte pour délit de calomnies; d'autre part, apprenant qu'une enquête serait en cours, Duferco se met bien volontiers à l'entière disposition des enquêteurs en vue de contribuer à la clarté sur ces accusations», a commenté le groupe dans le communiqué de presse.

Duferco rappelle en outre que «dans toutes ses activités, le groupe a toujours travaillé dans le strict respect de la légalité et des valeurs éthiques».

Mardi la RTBF relayait une information du magazine Médor : des déchets radioactifs auraient été enfouis sur le site de l'ancienne usine sidérurgique Duferco à La Louvière en 2011. D'anciens membres du personnel auraient témoigné. La direction de Duferco dément et évoque un acte diffamation.

Selon Médor, des témoignages d'ex-membres du personnel de l'entreprise Duferco à La Louvière auraient indiqué que des poussières contaminées au césium 137 auraient été enfuies sur le site de l'entreprise. Une plainte a été déposée au Parquet de Mons par d'anciens travailleurs. Le Procureur du Roi de Mons a confirmé le dépôt de plainte, sans autre commentaire.

Des accusations "fantaisistes"

Pour la direction de l'entreprise Duferco, les accusations sont fantaisistes. «Il n'y a aucune volonté de cacher des déchets et l'entreprise dément formellement», a indiqué à l'Agence Belga la porte-parole de Duferco, confirmant une information relayée par la presse locale. «Des éléments radioactifs enfouis dans le sol sont de toute façon toujours détectables. Des mesures ont été effectuées dans l'entreprise et chez les riverains et tout s'est avéré négatif», a précisé la porte-parole, en évoquant la diffamation.

«Il y a effectivement eu un incident, en septembre 2011, sur des poussières industrielles de chez Duferco envoyées pour être traitées dans une autre société», a précisé la porte-parole de l'entreprise sidérurgique. «Il y a eu une alerte faiblement positive à la radioactivité au césium 137. Les 320 tonnes de poussières étaient faiblement contaminées. Toute de suite, l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), l'Organisme national des déchets radioactifs et de matières fissiles (ONDRAF) et Contrôle ATOM ont été contactés. Il n'existe pas d'installation en Belgique pour stocker une telle qualité de produit faiblement contaminé. L'AFCN a ainsi donné une autorisation de stockage sur le site de La Louvière.» Les déchets ont été isolés dans un lieu confiné. Ce permis est arrivé à son terme en septembre dernier. Un agrément a été donné à Duferco par l'ONDRAF pour traiter les poussières contaminées, a confirmé l'Organisme.

«Les 320 tonnes seront réduites à 20 fûts de 200 litres qui seront pris en charge par l'ONDRAF», a souligné la porte-parole de Duferco. «Le reste des poussières non contaminées seront évacuées vers une filière ad hoc pour être valorisées. Ce processus va durer environ deux ans. Nous serons en période d'achat et de montage des équipements jusqu'en juillet 2018, en période de test jusqu'en octobre avant de passer à la phase de traitement proprement dite jusqu'en avril 2020.»