Le montant d’un titre-service va passer de 9 à 10 euros: qu’est-ce qui va changer en janvier prochain?

Ce jeudi, le gouvernement bruxellois a décidé d’une augmentation du montant d’un titre-service de 9 à 10 euros à partir du mois de janvier prochain. Voici ce que cela va changer pour les consommateurs.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

À Bruxelles, le secteur des titres-services concerne 27.000 travailleurs et travailleuses, pour 112.000 ménages. Ceux-ci permettent de rémunérer une personne contre un service comme le nettoyage, la lessive, le repassage ou la préparation d’un repas. À l’heure actuelle, un titre-service vaut neuf euros mais dès le mois de janvier, ce montant va grimper à dix euros.

Ce que ça change

Le nouveau texte qui entrera en vigueur le 1er janvier prévoit donc qu’il faudra débourser un euro de plus pour ses 300 premiers titres-services par an. Ce montant grimpera même à 12 euros pour les 200 titres-services suivants. Le consommateur pourra donc toujours commander 500 titres-service par an. Depuis 2014, aucune augmentation n’avait été prévue par le gouvernement régional.

Le ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt justifie cette hausse: «L’usager l’ignore peut-être mais chaque titre-service qu’il achète est financé à 65% par la région. Autrement dit, quand il achète un titre 9 euros, la Région paie le double, 17,5 euros pour être précis et cela pourrait même atteindre 19 euros en 2023. En 2016, l’intervention régionale se limitait à 13 euros. Depuis lors, le prix payé par l’usager n’a plus évolué alors que les salaires versés aux aides ménagères ont été indexés, de même que les cotisations sociales. Cela représente une augmentation de 35% pour la Région qui y consacre 250 millions d’euros par an (budget 2023 en hausse de 13 millions). Il était donc normal que les pouvoirs publics ne soient pas les seuls à supporter les augmentations successives au risque de mettre le système en danger.»

Cette hausse permet d’assurer la pérennité du système, mais ne se limite pas à suivre l’inflation, sans quoi le montant aurait grimpé à onze euros. Il a été décidé de ne pas dépasser le seuil des 10 euros pour ne pas franchir un seuil et effrayer les consommateurs. « Je pense que nous avons trouvé le juste équilibre afin d’ assurer la pérennité du système, maintenir l’emploi, éviter le recours au travail au noir et améliorer encore les conditions d’emploi d’un métier qui reste pénible et qui est peu rémunéré», précise le ministre.

Cette augmentation va améliorer l’encadrement des personnes travaillant dans ce secteur. «On va aussi donner des moyens supplémentaires pour la formation des aides ménagères afin qu’elles apprennent les gestes qui préservent leur santé, car c’est un métier éprouvant pour les organismes», explique Clerfayt.

En outre, des visites à domiciles seront imposées avant de conclure un contrat, pour vérifier que le nombre d’heures commandées correspond au travail qui attend le travailleur ou la travailleuse. La législation régionale doit encore légèrement être modifiée afin d’être à la pointe en matière de titres-services.

Réaction dans le secteur

Gatien Laloux, qui dirige l’agence XLG à Bruxelles, explique que cette hausse ne change pas grand-chose: «Ça ne change rien pour nous ni pour nos travailleuses qui ne gagneront pas un centime de plus mais cela nous rassure de voir que le gouvernement se préoccupe de la santé du système et qu’il entend bien le garantir. Et franchement, même si la crise actuelle fragilise les ménages, je trouve normal qu’ils participent davantage au financement d’un système largement supporté par les pouvoirs publics. Même à 10 euros de l’heure, cela reste bon marché.»

Pas de changement en Wallonie

Il est à noter que cette hausse ne concerne pas la Wallonie ou la Flandre, puisqu’il s’agit d’une compétence régionale. Du côté du cabinet de Christie Morreale, ministre de l’Emploi au sud du pays, on explique que cette augmentation n’est pas au programme. Le conclave budgétaire 2023 prévoit toutefois un budget de 8,1 millions d’euros pour proposer un forfait carburant aux travailleurs et travailleuses du secteur. Celui-ci serait de 450 euros par travailleuse à temps plein.