Avion: se dirige-t-on vers la fin des vols low cost?

Vous souvenez-vous des vols à des prix parfois dérisoires proposés par certaines compagnies aériennes avant que la Covid-19 n’arrive dans nos vies? Vous n’êtes sûrement pas sans remarquer que ce type de vols est de plus en plus rare. Le low cost est-il enfin de disparaître de nos vies? La réponse de cet économiste.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Nous vous le disions il y a quelques semaines, prendre l’avion va indéniablement coûter plus cher dans les prochaines années. Entre la crise de la Covid-19, la hausse des prix du kérosène, des pièces de rechange, ou encore des taxes, le prix des tickets augmente et il n’y a rien que l’on puisse faire contre cela.

Quelles conséquences?

La principale conséquence de ces différentes crises à gérer par le secteur du transport aérien (sans compter le fait de se conformer à certains objectifs écologiques, ndlr), c’est que le modèle low cost de certaines compagnies aériennes s’apprête progressivement à disparaître. «Je pense que le modèle low cost arrive un peu en bout de course», explique d’ailleurs Arnaud Feist, directeur de l’aéroport de Bruxelles, à nos confrères de RTL info.

Selon Paul Belleflamme, professeur d’économie à l’UCLouvain, tout dépendra de la stratégie adoptée par les différentes compagnies aériennes: «La clientèle des compagnies low cost est celle qui est la plus sensible aux prix. Donc si les prix augmentent dans toutes les compagnies, la demande va fortement diminuer. Surtout pour les compagnies low cost, peut-être moins pour les autres compagnies. Et comme ces compagnies vivent sur un modèle qui compense des marges faibles par des quantités élevées, si les quantités diminuent beaucoup, le modèle a du plomb dans l’aile.»

Le personnel à bout de nerfs

Et les prix très avantageux proposés par certaines compagnies ont des conséquences fâcheuses, notamment sur le personnel qui travaille dans des conditions difficiles, ce qui a conduit à de nombreuses grèves du côté de Ryanairen janvier dernier. «Il y avait une pression sur le personnel qui devient de plus en plus difficile à accepter. On l’a vu avec les grèves du côté de Ryanair. Le modèle qui consiste à avoir des avions du même type pour économiser sur les frais d’entretien, on ne peut pas aller beaucoup plus loin que ce qui est déjà fait», conclut Paul Belleflamme.

Tout cela nous conduit à pouvoir affirmer sans trop se mouiller que les vols à 9,99€ pour partir en Espagne, en Italie ou en Allemagne, c’est bel et bien fini. Qui sait, tout cela nous poussera peut-être à repenser notre façon de voyager et à épargner notre planète!

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