Le spiritisme fait-il son grand retour?

Depuis la pandémie de Covid-19, on observe une recrudescence du spiritisme. Pourquoi cette pratique fait-elle son retour? Nous fait-elle du bien? On vous explique.

par
mb
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Le spiritisme, c’est quoi?

Le spiritisme est né en 1848, quand les sœurs Margaret et Kate Fox, 14 et 11 ans, ont affirmé être entrées en communication avec un défunt frappant des coups dans leur maison. Elles révéleront 40 ans plus tard qu’il s’agissait en réalité d’une supercherie. Mais l’engouement populaire était tel qu’en 1857, un instituteur nommé Allan Kardec a codifié le spiritisme dans « Le Livre des Esprits », après avoir étudié le phénomène des «tables tournantes».

Selon cette doctrine, les âmes immortelles peuvent se réincarner. C’est une pratique au cours de laquelle les esprits de personnes décédées ou des êtres surnaturels communiquent avec les vivants grâce à des phénomènes paranormaux.

Le spiritismeva se répandre dans le monde entier à la fin du 19e siècle. L’Église va ensuite participer à son déclin. Mais en 1980, le spiritisme va renaître de manière spectaculaire au Brésil, qui en fait sa troisième religion.

Pourquoi est-il de retour?

Depuis la pandémie de Covid-19, le «contact» avec les morts a connu un regain de popularité, surtout dans les pays anglo-saxons. «Il y a une vraie recrudescence, car il vient combler une attente », expliquait en 2021 Philippe Charlier, archéologue, anthropologue et médecin légiste à France TV. «Les morts, on sait qu’ils existent, mais il y a l’absence des morts. Et pour combler ce manque, le spiritisme s’invite», ajoute-t-il.

Les personnes qui ont perdu des proches durant la pandémie ne pouvaient en effet pas assister aux funérailles. Elles ne pouvaient pas voir le corps et s’assurer que la mort était bien réelle. «On est dans un entre-deux, un monde qui est une sorte de purgatoire. On sait que la personne est morte mais on ne la voit ni mourir, ni morte», explique encore Philippe Charlier. Ce qui rend le deuil plus difficile. Les séances de spiritisme ouvrent «une fenêtre qui permet de voir ses morts, de leur dire au revoir, de demander pardon.»

Le spiritisme nous fait-il du bien?

Beaucoup d’entre nous ont déjà tenté l’expérience. On a 15 ans et, avec des amis, on sort une planche de ouija, juste pour voir… Et d’une manière ou d’une autre, ilse passetoujours quelque chose de spécial. Et si ça marchait vraiment? Et si le spiritisme nous faisait enréalité le plus grand bien? Pour certains, il permet d’arriver à faire son deuil, pour d’autres, il apporte tout simplement du plaisir.

Dans certains pays, comme au Brésil, le spiritisme -à ne pas confondre avec la spiritualité- est un vrai mode de vie et une vraie philosophie. «Rien ne nous empêche de rêver et surtout de croire. Le plus important, est-ce que c’est de savoir si ce à quoi on croit est vrai ou d’être heureux de croire ce qu’on croit?», s’interroge Philippe Charlier. Il semblerait donc que le spiritismenous fasse du bien, pour peu que l’on soit vigilant et qu’on ne tombe pas sur des charlatans.

L’IA, un ouija 3.0?

Le spiritisme se modernise. Il est désormais possible de communiquer avec les morts grâce à l’intelligence artificielle, encore elle! Séance AI, un service basé sur le moteur ChatGPT d’OpenAI, vous permet de créer une version «fantôme» de vos proches, décédés, avec qui vous voudriez avoir une dernière conversation. Bien sûr, il ne s’agit que d’une simulation mais qui peut, elle aussi, être un outil pour le processus de deuil.

Qu’on y croit ou pas, il est indéniable que le spiritisme n’est pas mort. À chaque crise ou cataclysme, il refait surface. Et au vu de l’actualité, il risque d’avoir encore de beaux jours devant lui…

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