Doit-on éduquer nos enfants au consentement à l’école?

Le 28 décembre dernier, une étudiante de l’ULB se faisait violer sur le campus de son université. L’année dernière, le compte BalanceTonBar était créé pour dénoncer les agressions sexuelles dans le milieu de la nuit. Trop souvent, l’actualité nous rappelle que le combat contre les violences sexuelles est loin d’être gagné, et il ne s’agit là que de la face visible de l’iceberg. Metro s’est donc demandé si l’éducation au consentement à l’école était la solution pour venir à bout de ce problème sociétal.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Non, c’est non. Une absence de «oui», c’est également non. «Je ne sais pas trop», vous l’aurez compris, c’est encore et toujours un grand «non». Depuis l’année dernière, la notion de consentement est officiellement inscrite dans la loi belge, plus particulièrement dans l’article 417/5. Mais les Belges ne lisent manifestement pas tous le moniteur, et ne sont pas toujours au courant de ce qu’implique une relation sexuelle consentie (voir encadré). Selon un tiers des jeunes, il est normal d’insister pour avoir des rapports sexuels et que tant que la personne ne dit pas explicitement «non», on ne peut pas parler de viol, selon un sondage mené par Amnesty International en 2020.

Que faire pour combattre les violences sexuelles?

De nombreuses associations contre les violences sexuelles existent en Belgique et elles disposent sans doute toutes d’un objectif commun: informer . Parmi elles, l’ASBL Educonsent a décidé de viser un public jeune et de l’éduquer à la notion de consentement. «Nous sommes là pour démystifier le concept de consentement et pour le rendre plus compréhensible auprès de tous, car c’est plutôt facile, au final», explique Melodie Geurts créatrice de l’association.

Pas question ici d’un cours d’éducation sexuelle où l’on s’interroge (par exemple) sur les moyens de contraception ou sur les questions de genres, les animateur.rice.s se concentrent sur la notion de consentement. Mais on ne parle pas de ce concept de la même manière à un pré-adolescent de 11 ans qu’à un jeune adulte de 17 ans: «Aux plus jeunes, on va inculquer la notion de consentement propre , leur expliquer comment signifier son ‘oui’ et son ‘non’ via certaines mises en scène de situations assez banales. Pour les plus âgés, on va plus loin en parlant de consentement sexuel et de culture du viol, entre autres choses.»

Est-ce le rôle des écoles?

Il n’est pas toujours facile d’aborder ce type de sujets auprès des jeunes, qui n’ont pas tous été logés à la même enseigne en matière d’éducation sexuelle. La créatrice d’Educonsent souligne qu’il est indispensable de prendre en considération les sensibilités de tous les jeunes présents aux ateliers, car certains ne sont pas habitués à aborder ce type de sujets. Un seul objectif: ouvrir la discussion!

«Nous estimons que tout le monde a droit à une réelle éducation sexuelle en 2023, et l’école est le meilleur levier qui existe pour toucher un maximum de personnes et pour rendre cette éducation universelle. C’est comme cela que notre société évolue avec de jeunes citoyens éclairés à ce niveau-là», explique Melodie. Les animateur.rice.s d’Educonsent effectuent également des ateliers dans les mouvements de jeunesses et autres associations de jeunes.

Pour rappel, l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) fait partie des missions obligatoires de l’enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Toutefois, l’EVRAS est encore loin d’être généralisée dans les établissements scolaires, et les difficultés abondent sur le terrain, notamment à cause de moyens largement insuffisants. L’année dernière, on estimait que seulement 20% des élèves francophones bénéficient, sur l’ensemble de leur scolarité, à une séance sur l’EVRAS (deux fois deux heures). Entre les réticences des parents, des écoles, voire même des élèves, il reste difficile de généraliser l’EVRAS qui semble pourtant être un aspect non-négligeable à la formation d’un jeune en 2023.

Retrouvez Educonsent sur Instagram (@educonsent) ou sur leur site internet.

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