Les supermarchés sont-ils trop nombreux en Belgique?

C’est tout un secteur qui semble fébrile, depuis que Delhaize a annoncé vouloir franchiser ses 128 supermarchés intégrés. D’autres enseignes pourraient suivre le même chemin, si la tendance reste la même. Ce qui fait que l’on se pose une question: y a-t-il trop de supermarchés en Belgique? Éléments de réponse.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Le secteur de la grande distribution est-il en péril en Belgique? Notre marché suffit-il aux grandes enseignes d’ici et d’ailleurs? N’y a-t-il pas trop de magasins chez nous? Ce sont des questions que se sont posées les journalistes de la RTBF.

Delhaize, mais pas seulement…

Ces dernières semaines, Delhaize a annoncé à la surprise générale qu’il s’apprêtait à franchiser ses 128 magasins intégrés en Belgique, une démarche déjà entreprise par le passé par la famille Mestdagh. C’est donc tout un secteur qui tremble, comme l’explique Giovanni Buscemi, secrétaire permanent Setca: « Il y a beaucoup de travailleurs de chez Delhaize qui sont là mais pas seulement. Il y a d’autres travailleurs et d’autres délégués d’autres enseignes de la grande distribution qui sont aussi inquiets et très attentifsà ce qui se passe chez Delhaize.»

Réguler le nombre d’implantations?

En Belgique, il faut compter quatre supermarchés pour 10.000 habitants, soit le double des Pays-Bas. Parfois, les magasins sont situés à une proximité l’un de l’autre qui peut poser question. La bataille commerciale est réelle et fait que l’on se demande s’il n’y a pas trop de supermarchés. « Ça fait des années qu’on demande qu’il y ait une régulation des implantations parce que ce qu’on constate, ce n’est pas spécialement que ça crée de l’emploi, c’est que ça contracte l’emploi là où il y en a, par de la polyvalence, etc. On perd de l’emploi là pour en créer ailleurs. Mais le mécanisme fait qu’au bout du compte, l’hyper-concurrence ramène tous les travailleurs vers le bas plutôt que d’améliorer les conditions de travail », explique Evelyne Zabus, secrétaire permanente de la CNE.

Un marché limité

Qu’on se le dise, la Belgique n’est pas le plus grand des territoires et il est donc impossible pour les enseignes de considérer d’étendre leur nombre de magasins, tant il en existe déjà une quantité importante. Nous en sommes donc à une forme de saturation, comme l’explique très bien Simon Hazée, professeur de marketing à l’UCLouvain: « Le marché de la grande distribution est un marché saturé où la concurrence y est très rude donc les grandes surfaces vont tenter évidemment de se différencier si possible des autres, notamment en termes d’assortiments, de prix, de localisation. Ça, c’est une façon de faire. Une autre façon de faire, c’est de diminuer autant que possible les coûts pour pouvoir dégager des marges qui soient suffisamment grandes pour pouvoir subsister.»

Au total, on recense 600 supermarchés qui sont au bord de la faillite, toujours selon nos confrères de la RTBF. Tous doivent se renouveler pour continuer d’exister, ce qui n’est pas chose aisée.

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be