Pourquoi la peur des clowns est aussi fréquente

Les clowns se veulent drôles, pourtant beaucoup de gens en ont peur. Des scientifiques américains ont mené une étude afin de comprendre les causes de cette phobie.

par
Cédric Dujeux
Temps de lecture 3 min.

Peur du vide, peur des ascenseurs, peur des araignées, peur des serpents… Il existe un tas de phobies assez communes. Parmi elles, la peur irrationnelle des clowns: la « coulrophobie » pour donner son nom scientifique. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est loin d’être cool (badam tss). Il s’agit d’un vrai problème chez une partie de la population, qui serait même lié à un traumatisme dû à la culture populaire.

Du rire aux larmes

Les clowns ne sont pas censés faire peur initialement. Qu’ils soient dans les cirques, les hôpitaux ou aux anniversaires, ce sont des acteurs qui ont pour mission première de faire rire. Du moins c’est ce qu’il ressort des définitions dans les dictionnaires. Par exemple, Larousse décrit le clown comme une «personne qui cherche à se faire remarquer par sa drôlerie, ses pitreries». Alors comment expliquer que tant de gens en ont peur? Des chercheurs de la South Yale University (prestigieuse université aux États-Unis) se sont interrogés sur cette phobie. Au moyen d’un sondage en ligne, ils ont mené une enquête internationale, incarnée par 987 personnes, âgées de 18 à 77 ans. Les résultats, publiés dans l’International Journal of Mental Health , sont pour le moins étonnants.

Des chiffres et deux lettres: Ça

Plus de la moitié des interrogés déclare avoir peur des clowns, dans une certaine mesure (53,5%). Une infime partie d’entre eux (5%) révèle avoir «extrêmement peur des clowns». Toujours selon le questionnaire, ce qui dérange le plus chez les clowns est leur apparence. Leur maquillage exagéré, qui dénature les humains derrière, est perçu comme une menace. Pire, selon les répondants, les clowns évoquent: des infections ou lésions sanguines, voire la mort. Ils suscitent même le dégoût. À en croire les données, Les femmes sont plus atteintes par la coulrophobie que les hommes.

L’origine de cette peur ne serait pas due à une mauvaise expérience avec un clown, mais bien à leur représentation dans la culture populaire. Le récit culte et horrifique «Ça», de Stephen King, aurait grandement participé à la diabolisation des clowns. Il faut dire qu’il a été adapté au cinéma plusieurs fois dans les années 1990, avant d’être remis au goût du jour dans les salles obscures en 2017 (Ça), puis 2019 (Ça, chapitre 2). De même que le Joker, principal ennemi de Batman, qui connaît un beau succès au cinéma malgré sa folie. De quoi marquer et rendre phobiques plusieurs générations de jeunes. À tel point que certaines personnes admettent même que Ronald McDonald, la mascotte de la chaîne de fast-food éponyme, est effrayant.

Heureusement, comme beaucoup d’autres phobies, cela diminue avec l’âge.

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