Pourquoi la téléréalité cartonne-t-elle toujours autant?

Le retour de la Star Academy a été un succès. Elle a notamment été suivie par de nombreux jeunes. Quelles sont les raisons de ce succès? La téléréalité a-t-elle encore de beaux jours devant elle? Décryptage.

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 4 min.

Samedi soir, malgré une heure tardive, 3,77 millions de téléspectateurs ont suivi la finale de Star Academy sur TF1. Un joli score. Plus surprenant, les quotidiennes diffusées du lundi au vendredi à 17h30 ont rameuté en moyenne 1,9 million de téléspectateurs dont notamment de nombreux jeunes. TF1 indique d’ailleurs avoir réalisé «les meilleurs niveaux 15-34 ans depuis juillet 2007 pour un programme hebdomadaire». En Belgique, le succès a également été au rendez-vous. Jusqu’à 200.000 téléspectateurs belges ont suivi chaque jour la quotidienne.

Vingt ans après la première Star Academy qui signait, avec Loft Story, l’avènement de la téléréalité en France, et donc aussi en Belgique francophone, le succès d’audience montre que la téléréalité, ou du moins une certaine téléréalité, a encore de beaux jours devant elle.

La recette du succès?

Depuis quelques années, les téléspectateurs ont été abreuvés de téléréalités comme «Les Anges», «Les Marseillais» ou «Les Ch’tis» mettant en avant des candidats refaits de toutes parts et des influenceurs prêts à tout pour leur minute de célébrité. La Star Academy a misé sur un retour aux sources. Les téléspectateurs sont revenus 20 ans en arrière ou presque. Les trentenaires et les quadragénaires ont retrouvé ce bon vieux Nikos aux manettes et les codes de la téléréalité du début des années 2000, avec des candidats presque comme vous et moi filmés quasiment 24h sur 24 dans leurs apprentissages et leur vie quotidienne. TF1 a également habillement joué sur cette nostalgie en remettant par exemple le mythique téléphone rouge dans l’émission.

Quant aux plus jeunes, ils ont retrouvé l’émission qu’ils regardaient quand ils étaient petits. D’autres ont pu goûter d’une certaine manière à une époque qu’ils n’ont pas connue et qui leur donne envie. Ce retour en grâce auprès de la jeune génération n’a rien d’étonnant pour la journaliste Constance Vilanova. «Les jeunes actuels ont une fascination pour les années 2000, on le voit dans la musique ou dans la mode», a-t-elle analysé sur le plateau de «C Médiatique» sur France 5.

Le retour de la téléréalité d’antan

Moyennant un abonnement payant, les internautes pouvaient suivre en live les journées des académiciens sur Internet. Et pour celles et ceux qui ne voulaient pas payer, de nombreuses séquences et infos se retrouvaient rapidement sur Twitter. Dans un monde ultra-connecté où tout est instantané, on aurait pu penser que la quotidienne allait être délaissée car elle avait quasiment 24h de retard sur ce qui était diffusé sur Internet. Finalement, il n’en est rien et elle a été très regardée. Il faut dire que, là aussi, elle reposait sur un retour aux sources avec des séquences «dans leur jus» et à des années-lumière des montages et des mises en scène des téléréalités récentes.

En effet, des émissions comme «Les Anges» sont tournées à l’étranger, plusieurs mois avant leur diffusion à la télé. Avec ce flux retransmis quasiment en direct sur Internet et avec la quotidienne de la Star Ac, TF1 est revenue 20 ans en arrière, aux origines de la téléréalité, apportant ainsi une certaine transparence et de la sincérité, qui visiblement avaient manqué au public.

Quel futur pour la téléréalité?

Il y a encore quelques mois, la téléréalité semblait être à bout de souffle. Mais le succès de la Star Ac risque de donner des idées à certains. À commencer par TF1 qui a d’ores et déjà annoncé un retour de l’émission en 2023. D’autres émissions suivront-elles? Peut-on envisager un retour de Loft Story ou de Secret Story au petit écran?

Il y a des rumeurs mais pour l’instant rien de concret. Cela ne devrait pourtant pas tarder et les téléspectateurs risquent d’avoir droit à des nouvelles téléréalités d’enfermement. D’ailleurs avant même la diffusion de la Star Academy, Remi Faure, directeur des Programmes de Flux chez TF1 avait déclaré que «le confinement a relancé l’intérêt pour la téléréalité d’enfermement». Autre possibilité: que des téléréalités dans un tel format, presque en direct, apparaissent sur les plateformes de streaming comme Netflix ou Prime Video, ou même exclusivement sur Internet, sur Twitch par exemple.

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