Pourquoi le nucléaire a de nouveau le vent en poupe ?

Cette énergie très controversée suscite un regain d’intérêt dans certains pays. À côté des «anti nucléaire» dont on ne citera que l’Allemagne, de plus en plus de pays s’intéressent à cette énergie. Besoins énergétiques et atout climatique semblent faire du nucléaire l’énergie incontournable pour certains. Décryptage.

par
Charlotte Denis
Temps de lecture 3 min.

Si tu ne savais pas, l’énergie nucléaire génère aujourd’hui 10% de l’électricité mondiale selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ce qui est loin d’être néligeable. Bien qu’elle ait le vent en poupe, elle est toujours aussi loin de faire l’unanimité.

Les hauts et les bas du nucléaire

L’Italie vote pour la sortie du nucléaire par référendum dès 1987, après Tchernobyl. Mais l’atome connaît un vrai coup de frein avec l’accident de la centrale de Fukushima en 2011. Le nucléaire est alors abandonné par l’Allemagne et la Suisse. La Chine, elle, ralentit son programme. Entre 2002 et 2022, le monde est passé de 441 réacteurs en fonctionnement à 422, selon l’AIEA.

Malgré tout, en 2021, la production nucléaire totale a retrouvé son plus haut niveau. L’avenir proche du nucléaire reste cependant incertain. Le parc vieillit et le nombre de chantiers lancés chaque année est loin d’atteindre celui des années 70-80.

Où retrouve-t-on le plus de réacteurs?

Ce sont les États-Unis qui occupent la première place du podium avec 92 réacteurs. Mais ils vieillissent et seuls deux sont aujourd’hui en construction. La France, quant à elle, reste le pays le plus nucléarisé par habitant, avec 56 réacteurs.

Mais aujourd’hui, les vrais superactifs du nucléaire civil sont la Chine à domicile et la Russie à l’export. C’est simple: en trois ans, les 25 chantiers lancés dans le monde se trouvent soit en Chine, soit hors de Chine mais portés par l’industrie russe, selon le World Nuclear Industry Status Report (WNISR). La Chine se limite à des projets nationaux tandis que la Russie domine le marché international avec 20 rédacteurs en chantier à l’étranger (au Bangladesh, en Inde ou en Iran notamment). «Ce qui est nouveau, c’est l’arrivée de pays qui jusqu’ici n’avaient pas de nucléaire: Bangladesh, Égypte…», explique Mycle Schneider, auteur principal du WNISR.

Qu’est-ce qui explique ce regain d’intérêt?

La crise énergétique, liée à la guerre en Ukraine, semble attiser l’intérêt de certains pays à prolonger leurs centrales nucléaires. Notre pays en est un exemple: d’un arrêt décidé en 2003, on cherche maintenant à prolonger de dix ans deux réacteurs. Le Japon réfléchit aussi à construire de nouveaux réacteurs alors même que le redémarrage des réacteurs existants s’avère déjà compliqué. Pour d’autres pays, comme la Pologne, l’Inde ou la République Tchèque, miser sur le nucléaire s’inscrit dans une volonté de réduire leur dépendance au charbon.

Ainsi, l’AIEA anticipe jusqu’à plus du doublement de la puissance nucléaire mondiale d’ici à 2050.

Malgré cela, il est important de rappeler que des pays, dont la Nouvelle-Zélande, restent résolument opposés au nucléaire dont le coût et les risques ne sont plus à démontrer.

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