Pourquoi Poutine pourrait-il bientôt être interpellé?

Depuis plusieurs semaines, le président russe Vladimir Poutine est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale.Cela veut dire que n’importe quel pays membre de cette juridiction est censé devoir arrêter l’homme fort du Kremlin lorsqu’il se trouve sur son territoire. Et c’est le cas de l’Afrique du Sud très prochainement…

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Pourrait-on bientôt voir le président de la Russie menotté lors d’une visite internationale? Depuis mars 2023, un mandat à l’encontre de Vladimir Poutine a été émis par la Cour pénale internationale (CPI). Celui-ci prévoit que le numéro un du Kremlin doit être arrêté lorsqu’il se trouve sur le territoire d’un des membres de cette juridiction. Et justement, celui-ci se rend en Afrique du Sud en août, à l’occasion d’un sommet de l’alliance BRICS.

Pourquoi cette décision est compliquée à prendre pour l’Afrique du Sud?

Le fait d’arrêter un chef d’État d’une telle importance, ce n’est évidemment pas une décision à prendreà la légère. Car agir de la sorte, c’est grandement compliquer les relations diplomatiques et économiques entre deux pays. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa se trouve donc dans un sacré bourbier, car il ne veut pas non plus se mettre à dos la CPI.

Toutefois, l’Afrique du Sud n’a, depuis le début de l’invasion russe, toujours pas condamné les agissements de Vladimir Poutine. La puissance africaine souhaite conserver une position neutre pour «jouer un rôle dans la résolution des conflits»… ou ne pas abîmer ses relations diplomatiques ni avec les uns, ni avec les autres.

Comment Ramaphosa a rétropédalé?

En Afrique du Sud, certains juristes assurent qu’il est important de respecter l’immunité des chefs d’État qui n’adhèrent pas à la CPI, comme la Russie. Fin avril, le secrétaire général de Ramaphosa avait déclaré que Poutine pouvait venir à tout moment dans ce pays, précisant que «la CPI ne sert pas les intérêts de tous, mais ceux de quelques-uns». Cette déclaration avait forcé le président à réagir, lui qui avait déclaré: «Le parti au pouvoir a tranché, estimant prudent que l’Afrique du Sud se retire de la CPI.»

Une déclaration qui avait étonné plus d’une personne, mais le président avait ensuite réalisé un rétropédalage en bonne et due forme: « La présidence souhaite clarifier le fait que l’Afrique du Sud reste signataire du Statut de Rome (…) Cette clarification fait suite à un commentaire erroné lors d’une conférence de presse de l’ANC.»

Le précédent Al-Bachir

En outre, même si l’Afrique du Sud se retirait de la CPI, elle serait toujours tenue d’arrêter Poutine, car ce retrait prendrait un an pour être effectif. Alors que fera l’Afrique du Sud au mois d’août prochain? Le mystère reste entier. Toutefois, en 2015, Johannesburg avait reçu le président du Soudan Omar Al-Bachir, alors que celui-ci était visé par deux mandats d’arrêt de la CPI. Une indication au sujet de la décision que prendra Ramaphosa en août?

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