Pourquoi TikTok est interdit à la Commission européenne

TikTok, c’est fini pour celles et ceux qui travaillent à la Commission européenne. Une mesure similaire sera prise par le Conseil européen. Mais pourquoi les institutions ont à ce point peur de l’application TikTok? On vous explique tout ça!

par
T.W.
Temps de lecture 3 min.

Coup de tonnerre ce jeudi 23 février. La Commission européenne a interdit l’installation de TikTok sur les appareils professionnels de son personnel. Les fonctionnaires et employés de l’exécutif européen ont été invités à désinstaller l’application au plus tard le 15 mars.

Selon Politico dont les informations ont été relayées par Le Monde, cette interdiction s’applique aux téléphones professionnels des collaborateurs, mais aussi à leurs smartphones personnels si, sur ce dernier, se trouve une quelconque application leur servant pour le travail.

Pourquoi sont-ils interdits de TikTok?

Officiellement, le porte-parole de la Commission a indiqué que cette mesure avait été préconisée par le service informatique de l’institution pour « protéger les données de la Commission et renforcer sa cybersécurité ».

«En tant qu’institution, la Commission européenne a, dès le début de son mandat, mis l’accent sur la cybersécurité, la protection de ses collaborateurs et de tous ceux qui travaillent» pour l’institution, a quant à lui indiqué le commissaire à l’Industrie Thierry Breton.

Même chose aux États-Unis

La Commission européenne n’est pas la seule à prendre des mesures contre TikTok. Aux États-Unis, une loi ratifiée en janvier par le président Joe Biden interdit l’utilisation de TikTok à la Chambre des représentants et au Sénat, ainsi que sur les appareils des fonctionnaires. Certains législateurs américains tentent d’interdire à TikTok d’opérer aux États-Unis.

Peu après l’annonce de la Commission européenne, le Canada a également indiqué qu’il allait s’intéresser de plus près à TikTok. Le commissariat canadien à la protection de la vie privée a annoncé jeudi avoir lancé une enquête sur TikTok visant à établir sa conformité aux lois canadiennes.

Quels sont les risques?

Toutes ces craintes envers TikTok sont-elles fondées? Une chose est sûre: comme tous les réseaux sociaux, TikTok récolte des données sur ses utilisateurs. Certains virus peuvent également être implémentés dans l’appareil via TikTok. En ayant accès au micro et à l’espace de stockage de l’appareil, l’application pourrait récolter des informations précieuses.

TikTok a d’ailleurs admis en novembre dernier que certains membres du personnel en Chine pouvaient accéder aux données des utilisateurs européens. Et bien que ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, affirme que le gouvernement chinois ne peut pas avoir accès aux données récoltées par l’application, de nombreux observateurs occidentaux en doutent.

«TikTok représente un réel danger dans le sens où la loi chinoise oblige toute société à coopérer avec les services de renseignement chinois. Cela signifie donc que les données que détient ByteDance, l’entreprise derrière TikTok reviennent dans les mains de la Chine», estime Axel Legay, professeur à l’UCLouvain et spécialiste en cybersécurité, dans les colonnes de Sudinfo.

Tous dans le même panier?

D’ailleurs il ne faut pas seulement se méfier de TikTok. C’est la même chose avec Instagram, Facebook et Twitter. «Nous ne sommes pas en mesure de savoir si la NSA (L’Agence nationale de la sécurité aux États-Unis, NDLR) a accès aux données d’Instagram par exemple», affirme l’expert.

«Il faut toujours se rappeler que rien n’est gratuit, pas même les réseaux sociaux», conclut-il.

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